Occultisme Pour la plupart des auteurs musulmans de la période classique, la réalité de la magie ne fait pas de doute. Au demeurant, cette croyance est affirmée par le Coran. Si beaucoup d?auteurs condamnent la magie comme une ?uvre du démon, d?autres soutiennent qu?il existe deux types de magie, la magie noire ou magie illicite et la magie blanche ou magie licite. C?est ce que fait, par exemple, Mohamed Ibn Ishaq, dans son Fihrist, sorte de catalogue des ?uvres, rédigé au Xe siècle, où il distingue les deux types de magie. Il fait remonter la magie noire à Iblis, Satan, qui s?est révolté contre Dieu et a entrepris de perdre les hommes, notamment en leur enseignant la magie. C?est la voie blâmable ou t?ariqa al madhmuma, celle qui fait le mal en recourant aux sortilèges : c?est la magie des sahhara (les magiciens) qui rend malade, qui sépare l?époux de l?épouse, qui décime les troupeaux ou provoque la mort des êtres humains. Ces magiciens assujettissent les démons en leur faisant des prières et en leur offrant des sacrifices (aâbin) ainsi que des mauvaises actions condamnées par Dieu, telles que le meurtre, l?inceste, etc. C?est le concours des démons qui permet à ces magiciens de réaliser des prodiges comme infliger la défaite aux armées, voler dans les airs ou parcourir en un temps record de grandes distances. La magie blanche est appelée t?ariqa al-mah?muda (la voie louable) et ceux qui l?exercent al-mu?âzimun, de ?âzima (enchantement), mot qui ne figure pas dans le Coran. Ces magiciens affirment qu?ils parviennent à soumettre les démons en implorant Dieu d?agir sur eux, mais aussi en s?astreignant à des actes de dévotion, au jeûne et à prière. On fait remonter la magie licite à Salomon, fils de David, roi et prophète qui avait reçu justement de Dieu le pouvoir de soumettre les démons et de les mettre à son service. (à suivre...)