Tactique n L'assemblée générale ordinaire organisée hier au siège du MCA sera-t-elle validée ? Telle est la question qui taraude l'esprit des Mouloudéens ? De gros problèmes administratifs, résultats d'une guerre fratricide ont fait du doyen des clubs algériens la risée de tout le monde. Après une AGEx, organisée au mois d'avril dernier, que l'actuelle direction ne reconnaît pas, c'était au tour de cette dernière de contrer en provoquant une AGO. Finalement, Sadek Amrous a réussi son défi en rassemblant les membres de l'AG dans une «cave», au niveau du siège du club pour contrer ses opposants, Zedek et consorts. Les travaux ont débuté vers 11h et se sont déroulés dans le calme total en présence du service de l'ordre, qui a assuré la sécurité. Toutefois, nous avons enregistré l'absence des représentants de la Djsl. Dans le camp de la direction, cela ne pose pas problème puisque l'huissier était là pour assister aux travaux. Cette dernière, puisque c'est d'une femme qu'il s'agit, a donné le feu vert pour débuter les travaux de l'AGO surtout qu'elle a constaté que le quorum était largement atteint. «Je compte 50 membres présents sur les 76 qui représentent l'assemblée générale du CSA/MCA. Je déclare le quorum atteint», dira-t-elle. Prenant la parole en premier, Sadek Amrous a tiré à boulets rouges sur les partisans de Zedek, proclamé président du MCA par l'opposition depuis quelques jours. «C'est malheureux d'en arriver là. Je les défie de venir prendre les rênes du club. Qu'ont-ils ramené pour le MCA ? Ils doivent avoir honte de leurs agissements après avoir tenté de déstabiliser le club. Etre contre la personne d'Amrous n'est pas un problème, mais être contre le MCA, c'est grave et je ne le cautionnerai jamais», fera-t-il savoir. L'ancien joueur des Vert et Rouge affirme «avoir accepté la mission de présider un prestigieux club avec l'objectif de redorer son blason. Certains, qui se prétendent pourtant Mouloudéens, ont tout fait pour ternir l'image d'un club qui était et restera la fierté de tous les Algériens. J'assume la responsabilité si j'ai failli. Mais j'avoue que je me suis trompé sur des personnes en qui j'avais une entière confiance», dira-t-il avant de lire le bilan moral. Après ce discours introductif, Amrous estimera que le club a réalisé de belles performances sportives la saison dernière. «Je ne pense pas qu'il existe une personne qui niera cela. Nous avons réalisé une bonne saison malgré tous les problèmes que nous avons vécus. Nous avons terminé le championnat en 5e position, c'est déjà une bonne performance. Nous avons promu 11 joueurs juniors en équipe fanion. Je pense que le MCA est l'un des rares clubs de l'élite à l'avoir fait. Dès la fin de la saison, nous nous sommes vite mis au travail pour préparer sérieusement la prochaine saison. Cependant, certains qui se disent du MCA ont tenté de saboter notre travail. Ils ont même fait fuir un joueur qui était pourtant quasiment acquis par le Mouloudia. Malgré cela, je pense que nous avons réalisé un très bon recrutement et nous allons tout faire pour réussir un meilleur parcours la saison prochaine», dira le président du MCA entre autres. Les membres de l'AG ont approuvé à l'unanimité le bilan moral. A signaler qu'à la fin des travaux, un Conseil d'orientation et de surveillance (COS) a été mis sur pied. Enfin, l'AG a décidé d'exclure les membres dissidents en attendant la réponse définitive de la Djsl. Le bilan financier approuvé également l Après le bilan moral, c'est au tour du financier. La parole est donnée au trésorier général du club, Sid-Ali Aouf, qui a écourté ses vacances en Tunisie pour assister à l'AGO. Malgré un déficit de deux milliards, le bilan financier a été approuvé à l'unanimité. «Nos recettes sont estimées à 22 milliards et nos dépenses à 24 milliards. Il y a, certes, un déficit de 2 milliards, mais il faut préciser que nous avons hérité d'une situation financière catastrophique. L'association El-Mouloudia nous a laissé une dette qui s'élevait à plusieurs milliards de centimes. Nous avons réussi à assainir quelque peu la situation financière, mais le club reste toujours endetté. En 2006-07, la dette s'élevait à 54 millions de dinars. L'année dernière, il a fallu trouver 4 milliards 300 millions de centimes pour régler les salaires et primes des joueurs, les fournisseurs du club, les prestataires, le transport, etc. et pour débuter la saison.» Aouf n'a pas omis de dénigrer au passage le comptable du club, Rachid Babaci, qui a jeté un pavé dans la marre dernièrement en révélant qu'il existe une énorme somme d'argent qui circule sans justification. «Cette histoire est montée de toutes pièces avec des intentions malsaines. Il a profité de notre générosité. Nous l'avons récupéré, lui qui était le comptable de l'Association El-Mouloudia, après nous avoir suppliés de travailler avec nous. C'est moi qui faisais son travail, mais il a été ingrat. Il a divulgué des secrets professionnels avant de prendre la fuite vers l'étranger», dira le trésorier général du club. Bordji (commissaire aux comptes) : «Les comptes sont certifiés» l Avant de procéder au vote du bilan financier, le commissaire aux comptes, M. Bordji, a fait quelques remarques aux membres de l'AG. Parmi ces remarques, l'absence d'une comptabilité permanente, ce qui provoque certains problèmes de gestion des finances au club. Le commissaire aux comptes réfute les accusations du comptable Rachid Babaci avant de donner son aval pour l'approbation du bilan. «Le comptable m'a affirmé que tout était presque à jour, le 21 juin dernier. Grande fut ma surprise lorsque j'ai reçu un membre de l'AG, deux jours après, qui m'a notifié les accusations du comptable rapportées dans son rapport. J'ai convoqué Babaci pour en savoir plus et afin qu'il apporte les preuves de ses allégations. Je lui ai demandé de venir le 8 juillet, mais il ne s'est pas présenté. Je pense que s'il existe un problème réellement, je n'aurai jamais été là. J'aurai refusé de certifier les comptes. Je pense que nous sommes en mesure d'adopter le bilan financier sans aucun problème, mais avec quelques réserves», dira le commissaire aux comptes.