Une épine était entrée dans sa patte ; il rencontra une vieille femme qui allait à la fontaine : «O mère, lui cria-t-il, tire-moi une épine.» Elle tira l'épine et la jeta. Le chacal lui dit : «O mère, donne-moi mon épine.» — «Ah, mon fils, je l'ai jetée.» — «Donne-moi mon épine.» Et il pleurait parce que la vieille lui avait perdu son épine. «Tais-toi, dit-elle, et ne pleure pas, je te donnerai un œuf.» Il la suivit à sa maison et la vieille lui donna un œuf. Il alla aussitôt dans un village et frappa à une porte «Gens de la maison, hébergez-moi.» Il entra. «Où placerai-je mon œuf ?» - «Place-le dans la crèche du bouc. Durant la nuit, il mangea l'œuf, et en suspendit la coque aux cornes du bouc. Au point du jour, il se leva : «Donnez-moi mon œuf.» - «Nous te dédommagerons de ton œuf. — «Non, c'est le bouc qui a mangé mon œuf, j'emmènerai le bouc.» On lui donna le bouc, il l'emmena. Il arriva à un village et cria à une porte «Gens de la maison, hébergez-moi.» «C'est bien, entre.» — «Où placerai-je mon bouc ?» — « Attache-le à la crèche du cheval.» Durant la nuit, il mangea le bouc et en suspendit les intestins aux oreilles du cheval. Au point du jour, il se leva : «Donnez-moi mon bouc.» - «Nous t'en donnerons un autre.» Il refusa. «Vous me donnerez le cheval, c'est le cheval qui l'a mangé.» On lui donna le cheval, il l'emmena jusqu'à un autre village : «Gens de la maison, hébergez-moi.» «C'est bien, entre.» - «Où placerai-je mon cheval? » - « Attache-le à la crèche de la vache.» Durant la nuit, il se leva, mangea le cheval et en suspendit les intestins aux cornes de la vache. De grand matin, il se leva «Donnez-moi mon cheval.» — «Nous t'en donnerons un autre.» — «Non, j'emmènerai la vache.» Il emmena la vache, et marcha jusqu'à un autre village «Gens de la maison, hébergez-moi», - Où placerai-je ma vache ? » — «Attache-la au lit de la jeune fille. Durant la nuit, il se leva, mangea la vache, et en plaça les intestins sur le dos de la jeune fille.» Le lendemain matin, il demanda sa vache : «Nous t'en donnerons une autre.» Il refusa «C'est la jeune fille que j'emmènerai.» Ils lui remirent un sac dans lequel il croyait emporter la jeune fille. Arrivé à une colline, il délia le sac pour manger sa proie; aussitôt il en sortit des lévriers. En les voyant, il prit la fuite vers le bois; les lévriers le poursuivirent, le saisirent et le mangèrent.