Evaluation n Le cinéma africain est en totale déconfiture. Exemple, le cas du cinéma égyptien qui a connu un recul spectaculaire. La wilaya de Tizi Ouzou accueille depuis jeudi, le panorama du Festival du film amazigh, un événement cinématographique qui dure quatre jours et qui est dédié au cinéma africain. La cérémonie d'ouverture qui a eu lieu à la salle des spectacles de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, a été l'occasion de rendre hommage à trois grands cinéastes algériens : Abderrahmane Boughermouh, réalisateur de La Colline oubliée adaptation du roman du même titre de Mouloud Mammeri ; Belkacem Hadjadj, qui a réalisé Machaho (en kabyle en 1995) et El-Manara en 2004 ; Ali Mouzaoui, réalisateur qui a produit le long métrage-fiction Mimezrane, qui est une adaptation d'un conte kabyle. Ce dernier dans une brève prise de parole a émis «le souhait de donner un nouveau souffle au cinéma qui enregistre un énorme retard». Mohamed Bensalah, membre du Festival du film amazigh a été de cet avis. Pour lui, le cinéma africain est en totale déconfiture (cas du cinéma égyptien qui a connu un recul spectaculaire). D'ailleurs, Bensalah estime qu'«on ne peut pas parler de cinéma africain, sans qu'il y ait émergence de cinématographies nationales». En outre, poursuit-il, les cinéastes africains ont évolué dans des contextes sociopolitiques différents et les jeunes réalisateurs qui arrivent dans le monde du septième art sont totalement différents de l'ancienne génération. Pour l'intervenant, le cinéma algérien, en particulier, a connu une longue période de vide où il n'y avait pas de production. «Après un essor important dans les années 70 où le cinéma algérien abordait des thèmes liés à la guerre de Libération nationale, celui-ci a commencé à connaître des problèmes lorsque les réalisateurs ont introduit dans leur thématique des soucis et le vécu quotidien des Algériens. On a tétanisé le cinéma algérien et les islamistes n'en étaient pas les seuls responsables». poursuit Bensalah. Aujourd'hui, souligne-t-il, il y a l'amorce d'un tournant vers la renaissance du cinéma africain et le Festival panafricain est une occasion à saisir pour débattre de questions de fond pour sa relance. A ce propos, il expliquera que le Festival panafricain doit débattre de la relance économique artistique et financière du cinéma africain. «Une coproduction maghrébine permettrait de produire des films à moindre prix et de les diffuser. Il faudra penser aussi à un cofinancement africain», conclut-il.