Résumé de la 7e partie n Le facétieux Nçiç, pas plus long qu'un avant-bras, se moque de l'ogresse qu'il fait tomber du haut d'une échelle et qu'il ébouillante. L'ogresse ne peut pas entrer dans la maison mais elle va passer son temps à guetter Nçiç. «Il finira bien par sortir !» se dit-elle. Nçiç, en effet, quitte la maison pour faire ses besoins, mais il choisit toujours des moments différents de sorte à tromper la vigilance de l'ogresse. Celle-ci finit toujours par l'apercevoir, accroupi entre deux rochers, elle se précipite en hurlant, mais Nçiç a le temps de s'échapper. — Je t'aurais, je t'aurais ! hurle l'ogresse en sanglotant. Le manège se répète plusieurs jours, puis l'ogresse, fatiguée, se résout à aller consulter le vieux sage, le cheikh al-Moudabar. — Vieux sage, lui dit-elle, je n'arrive pas à mettre la main sur un petit garçon qui se moque de moi ! Elle lui raconte son histoire. — Tu as dit que ce garçon sort tous les jours pour faire ses besoins ? — Oui ! — Alors, enduit de louban (glu végétale), les pierres. Il voudra se sauver mais il n'y parviendra pas et tu le tiendras ! L'ogresse rentre chez elle et, dès le lendemain, enduit les pierres sur lesquelles Nçiç s'accroupit pour faire ses besoins. Nçiç a ouvert sa porte. Il regarde à droite et à gauche, et n'apercevant pas l'ogresse, il va vers son coin. Il s'accroupit, fait ses besoins, mais quand il veut se relever, il n'y parvient pas. «Ah, je te tiens !» L'ogresse, cachée non loin de là, se précipite. Elle le saisit. — Je vais me venger de toi ! Elle s'apprête à le dévorer, mais Nçiç s'écrie. — Eh ! tu ne vas pas me manger ! L'ogresse le regarde étonnée. — Tu crois que je vais m'en priver ! — Tu n'es qu'une ogresse stupide… plus stupide que mes frères qui se sont fait construire des maisons avec des murs en galette ! — Ne me compare pas à tes frères ! — Si, si, dit Nçiç Il tremble de peur, mais il fait semblant de défier l'ogresse. — Tu es stupide ! — Pourquoi me dis-tu cela ? — Parce que tu vas me manger ! L'ogresse ne comprend pas. — Que tu trouves que c'est stupide de te manger ? — Oui… Regarde mes membres, mon corps, ma tête… je suis maigre… je ne parviendrai jamais à te rassasier ! — Qu'aurais-tu fait à ma place ? — Eh bien, j'aurais d'abord engraissé ma victime… Une fois bien dodue, je l'aurais mangée ! — Tu as raison, dit l'ogresse, je vais d'abord t'engraisser ! (à suivre...)