Résumé de la 2e partie n Les femmes et les juments d'un roi sont frappées de stérilité… Des pommes et des cravaches sont censées écarter le sortilège qui pèse sur elles. Les reines ont mangé leur pomme, dans le noir, comme recommandé par le vieux sage, mais l'une des reines n'a mangé que la moitié d'une pomme, l'autre ayant été croquée par sa femme de chambre. Quant aux juments, elles ont été frappées avec les cravaches, mais une cravache s'est cassée sans que le palefrenier du roi s'en rende compte. Les jours et les semaines passent et le miracle attendu se produit : les reines sont enceintes. Les juments, elles aussi, sont pleines. Au bout de neuf mois les reines accouchent et les juments mettent bas : mais alors que six reines mettent au monde six beaux garçons, la dernière donne naissance à un tout petit garçon, mais si petit qu'il ne dépasse pas la taille d'un bras. Quant à la jument qui a été fouettée avec la moitié d'une cravache, elle met au monde un petit poulain, si petit qu'il a à peine la taille d'un coq. Le roi, d'abord attristé par ces deux naissances, trouve quand même des motifs de satisfaction. — Il est petit, mais ses frères s'occuperont de lui ! Quant au poulain, il lui servira de monture, puisqu'il est petit comme lui ! On donne au petit prince le nom de Nçiç, mot qui provient de nfeç, «moitié», autrement dit «moitié de garçon». Les sept princes grandissent ensemble. Mais alors que les frères de Nçiç grandissent physiquement, Nçiç, lui, garde sa taille lilliputienne. Les six princes sont certes grands et forts, mais ils sont plutôt stupides. Nçiç, lui, est petit mais il est très intelligent. Leur père, le roi, s'en rend compte et à plusieurs reprises il met à l'épreuve ses fils. Alors que les six garçons constitués normalement se trompent toujours, Nçiç remporte toutes les épreuves auxquelles il est soumis. — Toi, dit le roi au petit garçon, il se peut qu'un jour ce soit toi qui me succède… Ses frères se mettent alors à crier. — Comment peut-il régner sur ton royaume alors qu'il ne dépasse pas la taille d'un bras ! Tout le monde le mépriserait ! — Choisis plutôt l'un de nous ! Ils bombent leur torse pour montrer leur force. — Vois comme nous sommes forts ! — Si quelqu'un attaque le royaume, nous serons là pour le défendre ! Le roi sourit. — Ce que vous dites est vrai ! Les frères regardent Nçiç. — Et lui ? Que peut-il faire, si on attaque le royaume ? — Il se sauvera aussitôt ! Les frères rient. Nçiç, lui, se contente de sourire. Son père lui demande. — Que comptes-tu faire ? — Père, répond le petit garçon, devant mes frères, je suis comme une mouche voletant autour de lions redoutables… Ils sont forts et, d'un coup de griffe, ils peuvent m'anéantir, mais je peux, parce que je suis léger, leur échapper… je peux aussi m'introduire dans leurs narines et les rendre fous ! (à suivre...)