Régression Un retour en force des maladies moyenâgeuses est enregistré ces dernières années. L?Algérie a enregistré durant l?année écoulée 18 534 cas de tuberculose, se situant ainsi, à l?échelle des pays du Maghreb, en 2e position après le Maroc qui compte 28 285 tuberculeux. C?est ce qu?a révélé hier le professeur Pierre Chaulet, qui a animé une conférence de presse en prévision d?un séminaire africain qui se tiendra le 9 de ce mois. Si les taux sont plus élevés en Afrique subsaharienne comme c?est le cas en Afrique du Sud avec 215 000 cas, l?Ethiopie avec 110 000 personnes atteintes et la République Démocratique du Congo avec 60 000 cas, le chiffre révélé par le professeur Chaulet en ce qui concerne l?Algérie devrait susciter l?inquiétude tant notre pays peine ces dernières années à venir à bout de la tuberculose. Une maladie qui a fait son retour après avoir été éradiquée au cours des années 1970 avec l?accès gratuit aux soins et l?amélioration du cadre de vie de la population. Il y a réellement de quoi s?alarmer puisque en ce début du 3e millénaire, les Algériens ont renoué avec des maladies dites de la pauvreté qu?on croyait définitivement vaincues. Rappelons les épidémies de conjonctivite, de gale et de peste qui ont sévi l?été dernier. La dégradation du niveau de vie, le manque d?hygiène (prolifération des rats, manque d?eau) et la mauvaise prise en charge sanitaire sont à l?origine d?un retour des maladies moyenâgeuses qui font honte à un pays qui avait pourtant réussi à les éradiquer. Faute d?avoir soutenu un rythme de développement qui aurait permis aux citoyens d?aspirer à toujours vivre mieux, les décideurs ont condamné ces derniers à vivre dans la hantise de telles maladies.