Cancers du poumon, du sein, du col de l?utérus, du côlon, du foie, du rectum, du nasopharynx? Ces maladies sont en progression rapide. Elles sont, également, devenues l?une des causes essentielles de décès à un âge avancé. Selon les estimations de l?Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 20 millions de personnes de par le monde sont atteintes. En Algérie, environ 30 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année, avec une augmentation de 50% entre 1986 et 2000. Près de 20 000 personnes meurent de cancer chaque année, ce qui représente une des principales causes de mortalité pour l?homme et la femme, le nombre total de décès annuellement étant de l?ordre de 170 000 chez nous. Selon les médecins spécialistes en oncologie, cette situation peut s?expliquer par la transition démographique, marquée notamment par l?augmentation de l?espérance de vie, la transformation de l?environnement et les changements de mode de vie avec en particulier la progression du tabagisme dans la population, l?existence de mauvaises habitudes alimentaires et l?inactivité. Ils estiment, également, que cette mortalité très élevée est due à un diagnostic souvent tardif et à une prise en charge difficile et coûteuse. Les progrès thérapeutiques réalisés ces dernières années dans les pays industrialisés sont difficilement transposables dans notre pays. Alors que la prévention et le dépistage sont actuellement les armes les plus efficaces contre les cancers les plus répandus, aucun programme national de lutte dans ce domaine ne semble exister sur le terrain. Il est vrai que des projets sont lancés pour la construction de centres de prise en charge de ces malades dans les wilayas de Annaba, Ouargla, Batna et Tlemcen. Sans parler du travail louable du Centre Pierre et Marie-Curie à Alger qui couvre, à lui seul, presque la totalité des besoins en soins. Néanmoins, les lacunes et l?absence d?une véritable volonté de décision pour atténuer ce fléau sont réelles. Le dépistage précoce n?est pas encore une règle chez nous. Les soins palliatifs sont insuffisants alors que la prise en charge de ces malades est un cauchemar au quotidien.