Rencontre n Barack Obama reçoit ce mercredi pour la première fois à la Maison-Blanche le Premier ministre irakien à quelques semaines du retrait des troupes américaines des villes irakiennes. Le Président américain espère pousser Al Maliki à réconcilier un pays encore instable afin qu'il ne sombre pas de nouveau. Mais celui qu'accueillera M. Obama est un Premier ministre à l'autorité considérablement renforcée depuis qu'il a pris ses fonctions il y a trois ans en plein déchaînement interconfessionnel. Aussi, la nouvelle relation entre une administration américaine soucieuse de tenir la grande promesse de M. Obama de mettre fin à la guerre de manière «responsable» et un gouvernement irakien jaloux de son indépendance, a suscité des tensions. Les deux dirigeants auront des conversations franches. «Nous aurons des discussions sur la nécessité de poursuivre le processus politique afin d'éviter tout retour en arrière», a déclaré un haut responsable de l'administration américaine. M. Obama, un des rares Américains à s'être opposés dès la première heure à la guerre en Irak, et M. Maliki, l'interlocuteur privilégié de l'ancien président George W. Bush, se rencontrent trois semaines après que les soldats américains eurent respecté l'échéance du 30 juin pour se retirer des villes irakiennes. D'ici à fin 2011, il ne doit plus y avoir de soldats américains en Irak, en vertu de l'accord conclu en 2008 entre l'administration Bush et le gouvernement Maliki. M. Obama a endossé cet accord. En même temps qu'elle retire les soldats, son administration dit vouloir développer les relations bilatérales à long terme, économiques, culturelles, en se fondant sur un autre accord conclu en 2008. Mais elle s'inquiète de voir que la sécurité reste fragile dans un pays au cœur d'une région pétrolière et stratégique, comme l'a montré la série d'attentats qui ont fait 21 morts hier. Aussi insiste-t-elle sur la nécessité de la réconciliation entre des communautés irakiennes, qui ne sont toujours pas parvenues à s'entendre sur la répartition des revenus du pétrole ou sur l'équilibre des pouvoirs entre le gouvernement central et les autorités provinciales. Lors d'une récente visite, le vice-président Joe Biden a menacé d'un désengagement américain si la violence confessionnelle et ethnique reprenait. M. Maliki a renvoyé les Américains sèchement dans leur coin. A Washington, M. Maliki se livre à un exercice délicat. Lui qui s'est employé à s'imposer comme une figure nationaliste au-dessus des communautés et qui a présenté le retrait américain comme une victoire ne peut paraître trop proche des Américains six mois avant les législatives.