Réalité n La filière apicole demeure toujours à la traîne et fait face à de multiples difficultés. En effet, la production nationale du miel, en dépit de son amélioration notable ses dernières années, est loin de satisfaire la demande du marché local. Selon le président de la Fédération algérienne des associations d'apiculteurs (Faaa), Mahmoud Lakhal, la consommation nationale du miel est en dessous de la moyenne universelle. «L'Algérien consomme aujourd'hui 80 grammes seulement de miel par an alors que la moyenne universelle est de 500 grammes par habitant et par an», a révélé, hier, M. Lakhal à l'occasion du l'ouverture du premier salon communal du miel et des produits de la ruche à Alger. La situation de sous-consommation, pour le président de la Faaa, est liée à la faible production nationale du miel et aux difficultés que rencontrent les apiculteurs sur les terrains. «On fait face à des multiples problèmes. Les incendies de forêt ravagent chaque année des milliers de ruches. Ce qui affecte la production nationale de miel», explique encore M. Lakhal qui a évoqué aussi l'absence d'une police d'assurance pour les apiculteurs. Le vol et la destruction des ruches, sont aussi des problèmes auxquels les apiculteurs font face. Il y a également la cherté des produits phytosanitaires. «Les pesticides et insecticides, les principaux traitements des maladies des abeilles, sont trop chers», estime également notre interlocuteur. «Les frais de location des terrains qu'on utilise pour la transhumance sont trop chers. Pour la pose de dix ruches à Aïn Oussara, par exemple, les apiculteurs payent un million de centimes. Sans parler encore des frais de déplacements», a indiqué, pour sa part, Bouchaïb Madjid, un apiculteur venu de Blida. Cependant, les difficultés majeures de la filière apicole sont surtout l'absence de la normalisation et d'un label pour le miel algérien et les produits de ruches. Ainsi, notre miel, qui est de la meilleure qualité selon ces professionnels, continue de se vendre n'importe où dans un marché livré à l'anarchie. «Nous demandons aux citoyens de ne plus acheter de miel non étiqueté», nous a répondu un apiculteur venu de Ghardaïa, pour lutter contre la contrefaçon qui inonde le marché national. Interrogé sur la cherté des prix de produits de la ruche, dont le litre de miel oscille entre 2 000 et 3000 DA selon l'origine du produit, les apiculteurs estiment à l'unanimité qu' «ils sont abordables en comparaison de ceux qui sont pratiqués ailleurs dans les autres pays pour les mêmes produits». «Dans quelques jours, le marché national sera inondé par du miel venant de l'étranger notamment de Serbie et de France. Et si vous ne baissez pas les prix du miel, vous perdrez le marché», a fait savoir le président de la Chambre nationale d'agriculture, Mohamed Chrif Ouldelhoucine à l'adresse des apiculteurs nationaux en les exhortant à baisser les prix du miel. Ces derniers défendent leurs prix en se basant sur les dépenses faramineuses que nécessitent cette activité et la qualité du miel produit.