Explosion n Une fuite de gaz à l'origine d'une explosion qui a détruit un appartement, endommagé sérieusement l'ascenseur de l'immeuble de 9 étages et mis à nu les tares de la vie dans une cité. Des vies humaines sauvées in extremis dans la matinée du vendredi. Il était 8h 15 lorsqu'une terrible explosion vient secouer toute la cité Aadl sise à Soumaâ. L'occupant avait frotté une allumette devant la cuisinière pour un petit déjeuner lorsqu'il a été surpris par le souffle soudain. Il a été brûlé sur tout le corps ; ses jours ne sont pas en danger mais il reste hospitalisé à Douéra, au service des grands brûlés. L'appartement sis au 7e étage du bloc 3 a été totalement soufflé et les débris de verre auraient pu faire des dégâts si l'incident s'était produit un peu plus tard, notamment au moment où les enfants forment un attroupement pour la corvée d'eau au quotidien. Le voisinage n'a pas hésité à montrer du doigt toute la gestion de la cité Aadl. «Pas d'eau courante, des vols répétés, un mur de clôture qui fait toujours défaut, la rotation des services d'hygiène trop irrégulière et l'entrée de la cité subit les conséquences fâcheuses», confie un chef de famille. Inaugurée en grande pompe il y a moins de deux ans, la cité, d'une vingtaine d'immeubles à neuf étages, n'est pas totalement occupée et des voisins se plaignent même du comportement de quelques propriétaires portant atteinte aux mœurs des familles présentes. «Certains appartements sont occupés dans la journée par des couples, chaque jour différents sans que la police réagisse», assure un quinquagénaire. Un constat sur place : la stèle portant témoignage de l'inauguration de la Cité par le président Bouteflika n'existe plus depuis des mois et aucune autorité n'a daigné la remplacer ou la restaurer. Sur des dizaines de mètres, les sacs poubelle des ménagères accueillent les visiteurs et s'offrent à la vue permanente des occupants ; le Comité de quartier existe sur papier mais ses tâches sont théoriques. «Je tiens à vous dire que la plupart des occupants ne sont pas les véritables propriétaires et alors ils ne cherchent pas à fournir les efforts nécessaires afin d'améliorer le cadre de vie», dira, hors de lui, Fodil, un jeune célibataire. La priorité des priorités pour certains qui veillaient au bas de l'immeuble endommagé demeurait la construction du mur de clôture, afin de limiter les vols par effraction. Pour l'instant, il s'agit de réparer l'ascenseur du bloc 3, complètement soufflé par l'explosion.