Mesure n Pour éviter d'éventuels crashs d'avion sur son sol, l'Union européenne a établi une «liste noire» des avions interdits de survoler son espace aérien. Au total, 200 compagnies aériennes desservant plusieurs pays dans le monde sont actuellement interdites de vol en Europe, ou sont soumises à des restrictions draconiennes. La liste noire, régulièrement actualisée, comprend des compagnies dont la plupart sont basées en Afrique, comme celles de l'Angola, du Bénin, du R'wanda, de Guinée équatoriale, du Liberia, de la Sierra Leone, du Swaziland et de la République démocratique du Congo. Il y a également de nombreuses compagnies d'autres pays comme le Cambodge, la Corée du Nord, le Kirghistan, l'Afghanistan, l'Ukraine, les Philippines, etc. Récemment actualisée, la liste noire des compagnies aériennes a intégré les compagnies de la Zambie et du Kazakhstan, «en raison de problèmes de sécurité constatés dans le système de surveillance». En revanche, les transporteurs aériens de l'Indonésie sont autorisés de nouveau à survoler l'Europe après deux ans d'interdiction suite à de nombreux crashs survenus ces derniers temps. Une telle mesure «est, avant tout, un outil destiné à garantir la sécurité de l'espace aérien européen. Grâce à cette liste, les passagers aériens, européens ou non, qui voyagent en Europe, savent qu'un degré de sécurité leur est garanti. La Commission poursuivra activement son dialogue avec tous les États, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Union, avec leurs autorités de l'aviation civile et avec leurs compagnies aériennes pour assurer un respect durable des niveaux de sécurité aérienne fixés à l'échelon international», a déclaré Antonio Tajani, vice-président de la commission chargée des transports. La Commission de l'UE envisage même d'aller plus loin dans sa démarche en proposant une liste noire au niveau mondial de toutes les compagnies aériennes qui utilisent des «avions poubelles». «Nous ne tolérerons pas que des compagnies aériennes se conforment à des normes différentes à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe», a dit M. Tajani avant d'ajouter : «Ces compagnies peu sûres ne devraient être autorisées à voler nulle part. Nous devrions évoluer progressivement vers une stratégie axée sur la coopération internationale.» Ce responsable avait proposé en effet la création d'une liste noire mondiale le 30 juin dernier juste après le crash d'un avion de la Yemenia aux Comores. «La sécurité aérienne ne peut être cantonnée au seul niveau régional», avait-il plaidé. Cependant, le président de l'Organisation de l'aviation civile internationale (l'Oaci) - qui regroupe 190 Etats -, Roberto Kobeh, s'est montré réservé sur une telle proposition. «Je pense que ce n'est pas la solution au niveau mondial. Une liste noire peut décourager les passagers à voyager sur certains avions de certaines compagnies sur certains trajets, mais elle ne va pas nécessairement réduire les accidents», a-t-il estimé tout en soulignant qu'il y a différentes actions à entreprendre pour assurer la sécurité aérienne. M. Kobeh soutient l'idée d'une aide financière à certains pays pour qu'ils puissent mettre à niveau leur flotte aérienne.