Résumé de la 144e partie n Karl explique à Sheila qu'il avait usurpé l'identité d'un ami chimiste qui s'était suicidé et que les nazis voulaient à tout prix envoyer en Angleterre... J'ai l'impression qu'elle est tout ce qu'il y a d'amoureuse. — Oui, mais ces Irlandais sont tellement tordus et contrariants ! Et Sheila est une révoltée. Elle a ça dans le sang. — Au fait, interrogea Tommy, pourquoi avait-il fouillé ta chambre, ce jour-là ? C'est à cause de ça que nous nous sommes complètement fichus dedans. — J'imagine qu'il ne trouvait pas mon interprétation de Mrs Blenkensop très convaincante... En réalité, alors que nous le soupçonnions, lui-même nous trouvait éminemment suspects. — Salut, vous deux ! les héla gaiement Derek Beresford comme sa cavalière et lui passaient devant leur table. Pourquoi ne venez-vous pas danser ? ajouta-t-il en leur adressant un sourire d'encouragement. — Ce qu'ils sont gentils avec nous ! Quels amours d'enfants ! s'émut Tuppence. Finalement, les jumeaux Beresford et leurs partenaires vinrent s'asseoir aux côtés de Tommy et de Tuppence. — Je suis heureux que vous ayez fini par obtenir un job, dit Derek à son père. Pas très passionnant, j'imagine ? — De la routine, essentiellement. — Bah ! Au moins, ça vous occupe. C'est l'essentiel. — Moi, je suis très contente que mère ait été autorisée à travailler avec vous, ajouta Deborah. Elle a l'air vraiment plus heureuse. Ce n'est pas trop fastidieux, mère ? — Pas fastidieux du tout, répliqua Tuppence. — Bon ! se réjouit Deborah. Quand la guerre sera finie, je pourrai vous parler de ce que je fais. C'est absolument fascinant, mais c'est top secret. — Tu en as de la chance ! sourit Tuppence. — C'est vrai, ça. Oh ! évidemment, ce n'est pas aussi exaltant que de piloter un avion... Deborah lança à son frère un regard envieux. — Et vous savez qu'il va être proposé pour la croix de... — Tais-toi, Deb, coupa Derek. — Dis-nous un peu ce qui te vaut ça, Derek, ordonna Tommy. — Oh ! rien de particulier... Le même genre de missions que mes camarades. Je ne comprends pas pourquoi ils ont éprouvé le besoin de me singulariser... Rougissant, le jeune officier arborait une mine aussi piteuse que s'il avait commis un péché capital. Il se leva, imité par sa blonde cavalière. — Je ne veux pas rater cette danse, expliqua-t-il. C'est ma dernière soirée de permission. — Venez, Charles, murmura Deborah à son danseur. Tuppence regarda ses deux enfants évoluer sur la piste. «Seigneur, faites qu'ils s'en sortent, pria-t-elle mentalement. Faites, mon Dieu, qu'il ne leur arrive rien...» Elle releva la tête et croisa le regard de Tommy. — À propos de la petite..., murmura-t-il. Est-ce que nous ne pourrions pas... — Betty ?... Oh ! Tommy, je suis si heureuse que tu y aies pensé, toi aussi ! Je croyais que c'était seulement mon instinct maternel... Tu y songes sérieusement ? — À adopter ce petit bout de chou ? Pourquoi pas ?...Elle a passé de sales moments, cette gosse, et ce sera merveilleux pour nous de voir un autre enfant grandir... — Oh, Tommy !... Elle lui prit la main qu'elle serra de toutes ses forces. Ils échangèrent un tendre regard. — Nous partageons toujours nos désirs, souffla-t-elle, au comble du bonheur. Croisant son frère sur la piste de danse, Deborah lui glissa : — Regarde-les, tous les deux... A se tenir la main !..Ils sont touchants, non ?... Il faut que nous fassions l'impossible pour qu'ils ne mènent pas une vie trop terne, pendant cette guerre...