Situation n L'armée nigériane continue de traquer les militants islamistes «talibans» dans le nord du pays, après des affrontements qui ont déjà fait plus de 600 morts. L'armée nigériane pilonnait, ce jeudi, matin, des quartiers de Maiduguri au nord-est du Nigeria après une nuit de tirs à l'arme lourde et légère contre le fief des islamistes radicaux en fuite. Des témoins ont pu entendre des tirs à l'arme lourde et légère à travers des quartiers de la capitale de l'Etat de Borno, berceau des fondamentalistes nigérians qui se réclament des talibans Afghans. Après plusieurs jours de combats, les militaires semblaient, hier mercredi, déjà avoir pris l'enclave principale des islamistes. «Nous avons pris leur enclave, ils sont en fuite et nous les pourchassons», a indiqué le chef des opérations militaires à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, où les affrontements touchaient cinq quartiers. Des témoins résidant non loin de celui de Bayan, où étaient retranchés les militants islamistes, ont également indiqué avoir vu des «talibans» quitter l'enclave. «Des membres des talibans ont traversé notre quartier dans quatre véhicules ce soir», a indiqué l'un d'eux. «Une rumeur court selon laquelle Mohamed Yusuf, le chef du groupe, était dans le convoi», a poursuivi ce témoin, alors que la ville était sous couvre-feu. Selon un policier, plus de 3 000 habitants de Maiduguri, essentiellement chrétiens, avaient fui Bayan pour se réfugier dans des casernes. De source militaire, on indiquait qu'un millier de soldats supplémentaires avaient été déployés à Maiduguri. Hier soir, les tirs avaient cessé dans cette ville où les combats qui avaient fait rage mardi s'étaient poursuivis le lendemain. Armée et police, qui tentaient d'écraser la résistance des islamistes, avaient tiré des obus de mortier sur la maison de Yusuf. Elle a été démolie, mais le guide spirituel a échappé aux tirs, selon la police. Ces violences ont fait plus de 600 morts en quatre jours. Pour la seule journée d'hier, 43 personnes ont péri dans l'Etat voisin de Yobe, selon des sources policières. Les 600 victimes se répartissent dans les quatre Etats du nord, Yobe, Bauchi, Borno et Kano. Un bilan qui risque de s'alourdir avec les derniers développements Dix cadavres supplémentaires de «talibans» ont été, par ailleurs, vus au commissariat central de la capitale de Borno. La veille, des témoins en avaient déjà compté 10 non encore comptabilisés et amenés au même endroit, et vu trois prisonniers «talibans» être exécutés par des soldats près du commissariat. Mardi, dernier, avant son départ pour le Brésil, le président Yar'Adua avait affirmé que «d'ici à la fin de la journée, tout serait rentré dans l'ordre» à Maiduguri. Les violences dans le nord du Nigeria avaient éclaté dimanche dernier, quand des «talibans» avaient tenté d'attaquer un poste de police dans l'Etat de Bauchi. Elles se sont ensuite propagées à la région. Le président a décrété lundi, dernier, l'«alerte totale» et fait dépêcher des renforts.