Violences n Les combats se poursuivaient ce jeudi matin entre les forces de sécurité irakiennes et les Moudjahidine du Peuple, des opposants à Téhéran. Ils avaient repris, hier mercredi, dans la journée au moment où la police irakienne établissait un poste dans le camp Ashraf et hissait le drapeau irakien sur sa nouvelle position. «Nous contrôlons 75% du camp actuellement», a indiqué la police de la province de Diyala, où est situé le camp, précisant en outre que les négociations entre le général de la police provinciale de Diyala et les responsables de cette organisation opposée au régime de Téhéran étaient suspendues. Cet ancien camp militaire irakien de 25 km2, situé à 80 km au nord de Bagdad et à 80 km de l'Iran, qui servait initialement à l'entraînement des recrues, avait été alloué par Saddam Hussein aux Moudjahidine pour qu'ils combattent à son côté le régime iranien. En mai, dernier, l'armée américaine avait remis aux Irakiens le contrôle du camp, qui abrite 3 500 personnes, parallèlement à son retrait des villes. De son côté, la «commission de supervision du Camp Ashraf», un nouveau comité politico-sécuritaire dépendant du cabinet du Premier ministre, a indiqué dans un communiqué que «les autorités irakiennes avaient informé les habitants du camp de la décision gouvernementale de le fermer et de les transférer ailleurs en Irak ou de les aider à quitter le pays». Les informations ainsi que les bilans fournis par les protagonistes ne peuvent être confirmés de source indépendante. La police a fait état de 120 blessés parmi les militaires et les policiers et de l'arrestation de 50 résidants du camp. Pour sa part, le porte-parole du camp, Shahriar Kia, a assuré que sept habitants étaient morts et 385 blessés. Les Moudjahidine, qui parlent de «crime contre l'humanité», multiplient les communiqués et diffusent des photos et des vidéos dont la véracité ne peut être attestée. Ils ont organisé une manifestation d'une cinquantaine de personnes à Paris et à La Haye. «C'est notre territoire et nous avons le droit d'y pénétrer pour y imposer la loi irakienne et les Moudjahidine doivent se soumettre à la souveraineté de notre pays», a affirmé à la télévision le porte-parole du ministère de la Défense. Les opposants iraniens ont été désarmés en 2003 par les forces américaines. Les responsables irakiens, dont beaucoup ont vécu en exil, notamment en Iran, ont affiché leur désir de se débarrasser de ces opposants qu'ils accusent d'avoir été «les exécuteurs des basses oeuvres de Saddam Hussein». Les Moudjahidine accusent de leur côté Bagdad d'agir «à la demande du guide suprême Ali Khameneï». «Certains attaquants parlent persan et des gardiens de la révolution sont impliqués dans la planification et l'exécution de cette attaque», a affirmé un communiqué.