L'importance cette année des rendements céréaliers a favorisé la réapparition des collecteurs de blé à la manière traditionnelle, les chouala, qui se sont déployés, au début de l'été, dans les zones montagneuses et sur les parcelles de terres emblavées de la wilaya de Mascara. Cette tradition, héritée de père en fils en milieu rural, fait que l'agriculteur se fait aider par ces chouala pour les moissons en usant de procédés traditionnels. Après une longue absence due à la persistance de la sécheresse durant plusieurs saisons agricoles, les chouala réapparaissent, notamment dans les zones accidentées où accéder avec des machines agricoles est pratiquement impossible. Selon les fellahs de cette région, le travail des chouala, qui se fait avec des moyens rudimentaires et typiquement traditionnels dont la faucille, prend souvent la forme de touiza (bénévolat) faisant contribuer tous les habitants du village en programmant chaque jour l'un d'entre eux. Ce travail s'effectue, en premier lieu, par la collecte des épis et grains qui sont amassés et entreposés en un seul endroit pour permettre au fellah de camper sur les lieux durant toute la période des moissons. Ensuite, les chouala procèdent à la cueillette des épis en utilisant la faucille avant de rassembler les plants éparpillés ici et là. Ainsi et pour ce faire, les chouala doivent se munir d'un filet et d'une paire de gants confectionnés avec des morceaux de canne pour se prémunir contre les coups de faucille.