Attente n Les acteurs politiques malgaches doivent faire preuve de maturité politique en faisant des concessions nécessaires pour la sortie de crise. Le président de la transition à Madagascar Andry Rajoelina et son rival Marc Ravalomanana se retrouvent aujourd'hui à Maputo (Mozambique), pour la première fois depuis l'éviction en mars du chef de l'Etat, dans l'espoir de trouver une sortie de crise avec l'aide d'une médiation internationale. En terrain neutre et sous l'égide d'une médiation menée par l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, ils doivent aussi discuter avec deux ex-présidents, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Les quatre hommes, censés représenter les principales mouvances politiques sur la Grande Ile, ont jusqu'à samedi pour faire des «concessions», selon les participants. «Cette réunion est très importante car la crise que nous vivons à Madagascar est très grave. A la réunion de Maputo, on espère bien trouver la solution», a déclaré à la presse Albert Zafy, président de la République de 1993 à 1996, à son arrivée, hier soir, à l'aéroport. M. Rajoelina, venu chercher un consensus, s'est entretenu avec les médiateurs dans la soirée d'hier. Toutefois, les trois anciens dirigeants devaient avoir des discussions bilatérales avec la médiation ce matin, avant l'ouverture officielle de la réunion prévue en début d'après-midi. A rappeler que jusqu'à présent, toutes les tentatives de négociation ont achoppé sur le contenu d'une «charte de transition» pour mener Madagascar à de nouvelles élections et sortir le pays de son isolement international. «La reprise des pourparlers, cette fois au sommet, pourrait débloquer les points en suspens», a espéré le médiateur de l'ONU Tiébilé Dramé. A l'issue de manifestations qui avaient entraîné la mort de plus d'une centaine de personnes, M. Ravalomanana, lâché par l'armée, avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire qui les avait transférés à M. Rajoelina, alors maire de la capitale Antananarivo et leader de l'opposition. Cinq mois plus tard, «il revient aux acteurs politiques malgaches de se faire les concessions nécessaires en vue de parvenir à la conclusion d'une charte sur la transition malgache», a estimé M. Dramé. «Il y a la question du principe d'une transition pacifique pouvant garantir la stabilité de Madagascar, il y a la question de l'amnistie, il y a la question de qui va diriger la transition, la question d'un gouvernement de consensus où toutes les sensibilités politiques malgaches soient représentées et la question du retour du président Ravalomanana», a-t-il développé. Pour sa part, le délégué de l'ONU a déclaré que «toutefois que la charte soit signée ou non, Maputo aura été une étape importante car le fait qu'ils aient accepté de se rencontrer montre qu'ils ont la volonté de parvenir à une solution.»