Résumé de la 4e partie n Arthur Brian fait une grosse prise : le lieutenant de Bertolino, Jimmy Caducci, qu'il convoque pour un interrogatoire... Carducci prend un air faussement étonné. — Je ne comprends pas de quoi vous voulez parler... — Vous n'êtes pas un lieutenant de Bertolino ? Devant cette attaque aussi naïvement directe, le gangster ne peut s'empêcher de rire. — Qui vous a dit ça ? Vous avez un témoignage contre moi ? Une preuve ? Et c'est alors qu'Arthur Brian prononce une phrase inouïe, invraisemblable — Bien. Alors, dans ce cas, vous êtes libre. Jimmy Carducci ouvre de grands yeux. Il articule : — Libre... Comment ça, libre ? — Libre... Vous êtes libre, un point c'est tout... Carducci a pâli. Il se met à trembler légèrement. — Enfin, lieutenant, vous n'allez pas me relâcher comme ça... Je vais avoir des ennuis... — Ah ? Quels ennuis ? — Enfin, lieutenant, vous devez m'arrêter. Mon bateau était bourré de marijuana. Vous n'avez pas le droit de me laisser partir... Arthur Brian sourit calmement. — Qui me dit que c'était votre bateau ? Je vais effectivement faire une enquête et je vous demande de ne pas vous éloigner. En attendant, je n'ai plus besoin de vous... Laissez-moi, j'ai du travail... Sur le visage du gangster, il y a maintenant de grosses gouttes de sueur. Si la police le relâche tout de suite, il sait très bien que Bertolino va croire qu'il a passé un marché avec elle. Et il sait très bien aussi quel traitement on lui infligera alors. Il a lui-même fait exécuter plusieurs membres du gang suspects de Brian le regarde du coin de l'œil. Il y a un silence qui dure une minute ou deux, et puis Carducci s'effondre. Il dit d'une voix blanche : — Ça va, vous avez gagné. Qu'est-ce que vous voulez ? Arthur Brian répond d'un ton qui ne souffre pas de réplique : — Tout. Je veux tous les chefs de la bande et vos aveux signés. Jimmy Carducci met plusieurs jours avant de se décider. Enfin il cède. Il dit tout ce qu'il sait : les noms des chefs, les cachettes, les contacts, les crimes dont s'est rendu coupable le gang depuis plusieurs années... Oui, la terreur qu'inspirait Dick Bertolino avait fini par se retourner contre lui. C'est parce qu'il avait peur, que son lieutenant l'a dénoncé plutôt que de se retrouver en face de lui... A la suite des aveux de Jimmy Carducci, la police de Tallahassee a opéré une série d'arrestations : Bertolino et tous les responsables de l'organisation se sont retrouvés sous les verrous. Dès qu'ils ont été en prison, la crainte s'est dissipée, comme par enchantement. Tous les témoins, toutes les victimes qui s'étaient tus depuis des mois, des années, se sont précipités pour dire ce qu'ils savaient. Les plaintes ont afflué pendant des semaines entières sur le bureau du lieutenant Arthur Brian. Cette fois, c'était bien fini. Le gang Bertolino avait vécu. A son procès, selon la loi américaine, qui cumule, différentes peines, Dick Bertolino a été condamné à deux cent quatre-vingt-dix-sept ans de prison. Ses principaux adjoints se sont vu infliger aux alentours de cent ans chacun... Quant à Jimmy Carducci, il avait demandé au lieutenant Brian de faire en sorte qu'il ne soit pas acquitté. Pour un certain temps, l'endroit le plus sûr pour lui était encore la prison. Il a été condamné à sept ans de réclusion... Arthur Brian a été félicité par ses chefs. Sa carrière repartait de nouveau en flèche. Il faut dire qu'il fallait pas mal d'imagination et d'initiative pour obtenir des aveux d'un gangster en menaçant de le libérer.