Résumé de la 2e partie n L'inspecteur Brian est déçu car la jeune fille qui, quand elle revient témoigner, nie avoir reconnu Bertolino, mais souhaite que les deux policiers qui viennent de se faire tabasser, le reconnaissent... Le second blessé se redresse sur son lit. — Ecoutez lieutenant, il ne faut pas vous monter la tête. On ne peut rien vous dire. Mon collègue et moi, on n'a rien vu... N'est-ce pas, Richard ? Le nommé Richard confirme. — Rien du tout. On a été attaqués dans le dos... Le lieutenant Brian blêmit... Peur. Ils ont peur, eux aussi. Même ses hommes n'osent pas témoigner... Il explose : — Vous mentez ! J'ai plusieurs témoins qui affirment qu'ils vous ont attaqués de face... Vous êtes des policiers ! Votre devoir est de parler. C'est un ordre, vous m'entendez, c'est un ordre... L'homme qui avait parlé le premier reprend la parole avec un sourire gêné. — Lieutenant, j'ai une femme et trois gosses. Je vous en prie, lieutenant... Arthur Brian est fou de rage. Il menace, il injurie. En fait, les policiers ne fléchissent pas. — On ne dira rien, lieutenant... Vous pouvez nous sanctionner, vous pouvez nous révoquer, on ne dira rien... On n'a pas vu nos agresseurs. Ils nous ont attaqués de dos, on vous dit... Le lieutenant rentre dans son bureau, accablé. Non, jamais il n'obtiendra de témoignages puisque même ses hommes refusent de parler. Le gang de Dick Bertolino, protégé par la terreur qu'il inspire et disposant peut-être de complicités au sein même de la police, semble invincible... Arthur Brian n'a qu'un seul atout : lui, il n'a pas peur et il est décidé à aller jusqu'au bout. Pourtant, il sait à présent que la route sera longue et qu'elle risque d'être jalonnée de cadavres, dont éventuellement le sien. Mai 1974. Cela fait déjà deux ans que le lieutenant Arthur Brian, de la police de Floride, traque vainement le gang de Dick Bertolino, qui multiplie impunément les méfaits dans tout l'Etat... Jusque-là, tous ses efforts ont été vains. Il a bien arrêté, çà et là, quelques petits trafiquants, quelques hommes de main, des comparses, des sous-fifres, qui, bien sûr, se sont tus obstinément... Ah, il en a vu défiler des muets dans son bureau depuis deux ans, le lieutenant Brian : des hommes et des femmes dont le regard effrayé démentait leurs propos faussement surpris ou indifférents... Et, pendant ce temps, le trafic de drogue le long des côtes de Floride n'a cessé de croître. Pourtant, Arthur Brian n'a pas manqué d'énergie. Ses chefs ont mis tous les moyens qu'il demandait à sa disposition. Mais chaque fois les malfaiteurs semblent mystérieusement prévenus des moindres déplacements de la police. A chaque opération montée contre eux, au dernier moment, on ne retrouve plus personne... Des victimes qui refusent de parler, des bandits ayant peut-être des indics au sein même de la police, comment peut-on lutter contre un tel adversaire ? Le lieutenant Brian est proche du découragement. Sa carrière marque le pas. Son chef a eu tort d'espérer des miracles de sa part. Il n'arrive pas à plus de résultats que les autres. Et le pire, c'est qu'il ne voit absolument pas de quelle manière réussir. Il lui faudrait peut-être un peu de chance. Mais jusqu'à présent, elle lui a bien fait défaut (à suivre...)