Coutumes n De Sidi Lakhdar Benkhlouf aux nombreux autres saints, la région de Mostaganem offre l'image d'une cité ornée de dômes et de mausolées, des sanctuaires en hommage à ces hommes de foi auxquels des familles rendent visite. Les «dharih» sont très visités, notamment en cette période estivale. Le «rokb», sorte d'hommage de la ville de Mostaganem au mausolée de Sidi Lakhdar Benkhlouf, barde, poète et saint homme, tenu au début de ce mois, a drainé la grande foule même si les Aïssaoua étaient absents. Concernant cet important détail, un membre de la famille Benattia a précisé que «trop de problèmes surgissent de cette pratique et nous avons voulu éviter cela, surtout à l'approche du mois de ramadan.» Des familles émigrées, en nombre important, ont occupé les lieux sur les hauteurs de la ville de Sidi Lakhdar, passant par une route sinueuse bordée d'eucalyptus. Ziara au mausolée avec l'attente du chanteur chaâbi Kamel Bourdib, le recueillement du côté de la khaïma Echir (tente de la poésie) et le commerce – inévitable – à l'entrée du sanctuaire. Cheikh Abdelmadjid El-Djillani, un des descendants de cheikh Abdelkader El-Djillani, venu d'Irak à l'occasion de la célébration à Mostaganem du centenaire de Cheikh El-Alaoui tarqaoui, s'est dit émerveillé par la réputation locale du poète qui a donné son nom à la ville de Sidi Lakhdar et compte bien diffuser la biographie de ce saint dès son retour au pays. Bouferma Hadj, descendant direct du cheikh Sidi Lakhdar Benkhlouf, a exprimé sa satisfaction et celle de sa famille après la fin des travaux entamés dans les lieux suite à la «ziara» du Président Bouteflika, il y a deux années. Près de 15 millions de dinars ont permis la réalisation de janvier 2008 au mois de mars dernier, d'une médersa, l'extension de la mosquée et l'embellissement du mausolée avec notamment la réalisation d'une bibliothèque, non encore pourvue en livres. Il est quelque peu urgent de multiplier les rencontres en vue de l'écriture de l'Histoire de l'Homme et de ce lieu propice au recueillement d'où sont issues les multiples qaçidas. «Plus de 60 qaçidas ne sont pas encore connues», affirmera M. Bouferma. Un livre sur l'œuvre et la vie du poète est déjà paru aux éditions Azur en 2006 et les lecteurs attendent toujours le tome 2. Bien des zones d'ombre demeurent sur la vie du grand homme, notamment son lieu de naissance, la date exacte et les séminaires consacrés à sa vie pourraient élucider certains détails sur l'Histoire même du pays puisqu'il est reconnu que le poète a été également un résistant à l'occupation espagnole.