Phénomène n Mostaganem vit, depuis le début de l'été, au rythme des waâdate et des zyarate des saints patrons de la ville, qui attirent ainsi des milliers de visiteurs venant des quatre coins de la wilaya et des régions limitrophes. A l'approche du ramadan, les initiateurs de ces rendez-vous traditionnels s'empressent de les organiser au mieux, d'autant plus que ce sont des occasions marquées par l'esprit, du mois sacré, au sens du partage et de la convivialité que symbolise socialement, le traditionnel couscous, toujours présent. La wilaya abrite un grand nombre de mausolées des saints patrons, dont une quarantaine d'ancêtres et aïeux issus de la région, appelés el-Majahe. Le plus célèbre des maoussam de la région est celui du saint patron sidi Lakhdar Benkhlouf, qui se tient dans la commune balnéaire portant son nom. sidi Lakhdar Benkhlouf, de son vrai nom Lakhal Benabdellah Benkhlouf, est connu pour ses poèmes louant le Prophète Mohamed (Qsssl), et qui sont souvent interprétés par des chanteurs de chaâbi. Il se distingue aussi par ses qasidate évoquant la bataille de Mazaghran, qui a eu lieu au début de la deuxième moitié du XVIe siècle à quelques kilomètres de la ville, entre les tribus des M'jaher et les conquérants espagnols qui ont subi, à l'occasion, une défaite cinglante. Les habitants de la région célèbrent également durant cette période la waâda de Sidi Abdellah el-Khettabi el-Idrissi, plus connu par le surnom de Boukabrine, sachant qu'il a une tombe à el-Matmar, au centre-ville de Mostaganem et une autre dans la localité de Yanarou, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya. Sidi Abdellah el-Khettabi el-Idrissi est l'ancêtre de plusieurs saints patrons, pour lesquels on organise, chaque été, des maouassim, dont sidi Charef, sidi Aâdjal, sidi Ben D'hiba, au même titre que l'illustre théologien Mohamed Benali Senouci, fondateur de la Tariqa soufie essnoussia qui compte aujourd'hui de nombreux fidèles. Il n'y a pas une seule région de Mostaganem qui ne célèbre pas son maoussim en raison de l'existence de nombreux saints patrons, dont sidi Hamadouche, sidi Bouadjadj, sidi Belahouèche, sidi Belmehal et sidi Yacoub. A vrai dire, ce genre de pèlerinage n'est pas nouveau et remonte à plusieurs siècles. Pour les zyarate, elles se font en fonction de ce que recherchent les visiteurs : la bénédiction des saints et l'atténuation de quelque souffrance physique ou mentale. Le saint patron sidi Belkacem Bouasria, dont la tombe se trouve dans la commune de Mazaghran, accueille, par exemple, de nombreuses mariées avant qu'elles ne rejoignent le foyer conjugal. Le saint patron sidi Ali Bouzidi, dont le mausolée est mitoyen à l'hôtel de ville de Mostaganem, et non loin de là, le tombeau de sidi Abdellah el-Khettabi, est rendu célèbre, de par le nombre grandissant de visiteurs, notamment lors de la fête du Mawlid Ennabaoui, car considéré comme l'un des «protecteurs» de Mostaganem. sidi Ben Dhiba, situé dans la commune de Mesra, à environ 12 km au sud du chef-lieu de la wilaya, accueille, lui aussi, de nombreux pèlerins qui croient à sa bénédiction pour «guérir» les malades mentaux. Les visites des mausolées se veulent aussi des virées dans des lieux touristiques à l'exemple de Sidi Mohamed el-Mejdoub à Kharrouba, à l'est de Mostaganem et dont la plage porte le nom. Il y a aussi sidi Kharchouch, situé près de la plage Salamandre, sidi Lahcène et sidi Mansour dont le mausolée se trouve à l'est de Mostaganem.