Histoire d'un roi, Dieu seul est roi. Il avait un fils qui lui dit un jour : «Je vais me promener». Il se dirigea vers une fontaine où il trouva une vieille femme puisant de l'eau : «Retire-toi, vieille, que mon cheval puisse boire, sinon il te renversera.» Le cheval marcha sur la vieille : «C'est bien, c'est bien, dit-elle, heureusement que tu n'as pas épousé la fille de l'ogresse.» Le jeune homme revint vers sa mère et feignit d'être malade : «Que veux-tu manger ?», lui demanda-t-elle. «Un plat, de couscous grossier, répondit le jeune homme, mais ce n'est pas à toi de le préparer, mais à la vieille que j'ai trouvée à la fontaine.» La mère fit appeler la vieille en question afin qu'elle préparât à son fils un plat de couscous grossier. Celle-ci vint, apprêta le couscous et le présenta au jeune homme, qui s'écria : «Voilà un brin de paille dans le plat !» La vieille tendit la main pour l'ôter, le malade la lui saisit : «Lâche-moi, ô mon fils,» lui dit-elle. Je ne te lâcherai que quand tu m'auras dit où demeure la fille de l'ogresse.» - «Elle demeure à tel endroit.» Et le jeune homme retira sa main. II se leva, se mit en route immédiatement et arriva à la maison de l'ogresse qui était absente. Sa fille reçut le jeune prince et lui dit : «Si ma mère te trouve ici, elle te mangera, car elle dévore tous les gens qu'elle rencontre.» - «Peu m'importe», répondit-il. La jeune fille le cacha dans la fosse destinée à piler les olives et renversa sur lui un grand plat. L'ogresse revint et dit à sa fille : «Loundja, ma fille, qui est entré dans la maison ?» - «Personne, ô ma mère ; toi, tu es l'ogresse, moi, je suis la fille de l'ogresse, nous sommes seules ici.» Durant la nuit, le prince et la jeune fille s'enfuirent. En quittant la maison, celle-ci jeta une pierre dans le mortier à piler et lui dit : «Tourne, tourne, ô mortier, un homme emmène Loundja, la fille de l'ogresse.» Et le mortier se mit à tourner sans que l'ogresse se réveillât. Alors elle jeta le mortier dans le feu qui pétilla, l'ogresse se réveilla et appela sa fille : «O mafille, ma fille !» Personne ne répondit. Alors elle se leva et poursuivit les fugitifs ; elle rencontra un jujubier qui lui barrait le passage. «Juif de jujubier, laisse-moi passer.» Le jujubier ne bougea pas. (à suivre...)