Violence n Les talibans ont prouvé, une fois de plus, l'impossibilité pour les autorités et les forces internationales de sécuriser les élections en commettant plusieurs attentats ce matin. Probablement perpétré par un kamikaze, l'attentat à la bombe a tué au moins cinq civils à Kaboul et blessé une trentaine de personnes. L'explosion s'est produite dans l'est de la capitale sur une grande route reliant Kaboul à Jalalabad, souvent utilisée par les forces militaires étrangères. Les talibans qui ont renouvelé ce mardi matin leurs menaces contre la tenue de ces élections, ont, hier, lundi, tué un candidat pour les élections provinciales dans une embuscade dans le nord du pays. Au moins trois autres candidats aux provinciales, parmi plus de 3 000 au total, ont été tués pendant la campagne. Les talibans ont menacé d'attaquer les bureaux de vote et appellent les Afghans à boycotter le scrutin mettant le gouvernement et ses alliés internationaux à rude épreuve. L'armée américaine envisage, à cet effet, de doper la présence de troupes de combat en réduisant les effectifs de soutien, tandis que le Président Barack Obama exclut toute victoire «rapide» ou «facile». «L'insurrection en Afghanistan n'a pas commencé du jour au lendemain», a déclaré, hier, lundi, le Président américain. «Nous ne pourrons pas la vaincre du jour au lendemain. Ce ne sera pas rapide. Ce ne sera pas facile», a-t-il ajouté. Les responsables militaires en sont également convaincus. Sur le terrain, le général qui commande les forces américaines en Afghanistan, cherche à réduire le nombre de troupes assignées à des tâches de soutien afin de libérer des hommes pour combattre l'insurrection, ont indiqué des responsables américains. Les élections du 20 août prochain constituent un test important pour les forces armées américaines et internationales de l'Otan, mobilisées pour permettre aux Afghans de voter librement et en sécurité, alors que les violences font craindre une abstention massive et une élection peu crédible. L'abstention, les violences, des fraudes et l'intimidation des électeurs menacent, en effet, sérieusement ces élections, a estimé ce mardi matin l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watchs (HRW). «Les violences, l'utilisation de forces de sécurité non officielles dans les bureaux de vote, l'inégal accès des candidats aux médias étatiques et la condition des femmes sont une source particulière d'inquiétude», déclare dans un communiqué le directeur de l'organisation en Asie. HRW, à l'image de nombreux observateurs, exprime aussi ses réserves à l'égard de la Commission électorale afghane, dont le chef a été nommé par le Président sortant et candidat favori Hamid Karzaï, sans contrôle parlementaire, et qui s'est, selon elle, montré exagérément critique envers certains candidats de l'opposition.