La plage de Sidi Braham attire quotidiennement quelque 7 000 estivants durant les week-ends, selon Omar, le chef de poste de la Protection civile. La surveillance est assurée par 7 jeunes maîtres nageurs saisonniers. Nabil, un jeune maître nageur de 28 ans, a, ce jour-là, sauvé 2 enfants et un adolescent. «Je suis toujours fier de sauver un estivant en détresse, même si la majorité ne nous écoute pas et nage malgré le drapeau rouge surtout dans les couloirs dangereux traversés par des courants», dit-il. Le chef de poste confirme que «l'écrasante majorité des estivants ne respecte ni la couleur du drapeau, ni les surveillants de baignade, ni même le sifflet. Nous sommes pourtant là pour faire notre travail, surveiller et protéger nos estivants». «Nous avons toujours des problèmes avec les estivants venant de certaines wilayas bien précises», poursuit Nabil qui ajoute : «Certains osent même lever la main sur nous. Parfois même des cadres de l'Etat nous insultent. Mais nous, qui sommes de simples saisonniers, nous leur rappelons qu'ils sont comme tous les autres estivants. Quel que soit son rang, l'estivant est sous notre responsabilité. » Il se rappelle ce père de famille qui avait levé la main sur son collègue la saison écoulée parce qu'il voulait faire sortir sa fille de l'eau à cause de la mer trop agitée. «Une demi-heure après, nous avons sauvé de justesse la fillette qui risquait de se noyer. Tout en s'excusant et en nous remerciant, ce père, gêné, a pris son parasol et changé de place.» Et qu'en sera-t-il durant le ramadan, connaissant la nervosité qui caractérise les gens durant ce mois ? «Généralement, ce sont les enfants qui viennent nager durant le mois sacré, selon le chef de poste, qui affirme nager lui aussi, durant le ramadan puisqu'on lui a dit qu'on peut nager sans problème mais qu'il faut juste ne pas boire de l'eau.