Il était une fois un roi qui avait un cheval qu?il aimait beaucoup. Ce cheval l?avait accompagné dans ses batailles, il était courageux, il lui avait sauvé la vie plus d?une fois. Mais le cheval était devenu vieux, malade, affaibli par toutes les blessures qu?il avait eues. Le roi décida que ce vieux compagnon serait bien soigné et entouré pendant sa vieillesse. Il fit venir le chef des palefreniers et lui dit : «Veille sur ce cheval comme sur un trésor. Donne-lui tout ce qu?il y a de meilleur. Soigne-le bien.» Puis, il ajouta : «Celui qui viendra me dire que mon fidèle cheval est mort, je lui ferai couper la tête.» Le cheval vécut des jours tranquilles pendant quelques années. Mais un jour, il tomba malade et rien ne put le guérir. Il était trop vieux, il mourut. Le palefrenier fut désespéré. Il savait que le roi tiendrait sa promesse et couperait la tête de celui qui allait lui annoncer la nouvelle. Le palefrenier était assis, accablé, devant son écurie. A ce moment passa le fou du roi. Il demanda : «Qu?est-ce que tu as, pourquoi es-tu aussi triste ? Le palefrenier répondit au fou : ? Je suis désespéré. Le cheval du roi est mort. Tu sais bien ce que le roi a promis de faire quand quelqu?un irait lui annoncer la mort de son cheval favori !» Le fou consola le palefrenier et lui dit qu?il irait lui-même annoncer la nouvelle au roi. Il alla directement trouver le roi dans la salle du trône et lui dit : «Votre Majesté a-t-elle appris la nouvelle ? ? Quelle nouvelle ? demanda le roi en souriant. Il s?attendait à entendre une histoire drôle. ? Je vous apporte une triste nouvelle. Votre cheval favori est couché dans l?écurie. Il ne bouge plus, il ne respire plus, il ne mangera plus jamais? ? Quoi ! coupa le roi, furieux. Tu veux dire qu?il est mort ?» Le fou baissa les yeux, garda le silence un moment, puis dit au roi : «Votre Majesté se rappelle la promesse qu?elle a faite, que celui qui dirait que son cheval est mort aurait la tête coupée ? Alors, est-ce que Votre Majesté va se faire couper la tête ?» Le roi réfléchit et comprit qu?il devait accepter la mort, bien naturelle, de son vieux cheval. Il donna une bonne récompense au fou qui le lui avait fait comprendre.