Résumé de la 2e partie Le bon gaillard est chargé par le roi de ramener le coffre de sa future épouse. Il s'approcha d'une rivière et regarda. L'écrevisse portait des clefs, et le brochet traînait un coffre. Il prit les clefs et le coffre et les apporta au roi. Alors Demoiselle-roi dit : ? On a su m'apporter mon trousseau, sachez ramener ici mes soixante-dix-sept juments qui paissent par les vertes prairies, au milieu des montagnes de cristal. Le roi confia cette affaire à son jeune ministre et celui-ci, à genoux devant son petit cheval, lui fit ses demandes. ? Je t'avais dit : «Ne prends pas cette plume, il y aura du malheur !», lui dit le petit bossu. Bon, ce n'est pas encore un malheur, ce n'est qu'un petit ennui. Va voir le roi, dis-lui qu'il ordonne de construire une écurie dont certaines portes s'ouvrent et d'autres se ferment. Ainsi fut-il demandé, ainsi fut-il fait, au plus vite. Le bon gaillard se rendit à cheval vers l'arbre où il avait trouvé autrefois le petit cheval bossu et il se cacha dans la verdure. Les juments accoururent, elles burent, mangèrent et se roulèrent dans l'herbe. ? Bon, dit le petit cheval, monte vite sur moi et éperonne tant que tu peux, pour que je galope de toutes mes forces et que les juments ne nous dévorent pas. Le petit cheval bondit avec le bon gaillard sur le dos et il galopa de tout son souffle. Il galopa longtemps et pénétra comme une flèche tout droit dans l'écurie avec les juments à ses trousses. Dès qu'il en sortit par l'autre côté, les portes claquèrent. Et les juments restèrent enfermées dans l'écurie. On fit le rapport au roi. Il alla annoncer la nouvelle à Demoiselle-roi, mais celle-ci répondit : ? Je me marierai avec toi quand on aura trait les soixante-dix-sept juments ! Le roi donna ses ordres au jeune ministre. Celui-ci se rendit une nouvelle fois auprès du petit cheval bossu et, en larmes, il implora son aide : ? Va voir le roi, et dis-lui qu'il ordonne de fabriquer un chaudron qui puisse contenir soixante-dix-sept seaux. On construisit le chaudron. Le petit cheval dit à son maître : ? Enlève ma bride, va faire le tour de l'écurie, ensuite mets-toi sans crainte sous chaque jument, trais-lui un seau de lait et verse-le dans le chaudron. Le bon gaillard fit ainsi. On informa le roi que le lait des juments était trait. Celui-ci se rendit auprès de Demoiselle-roi qui répondit : ? Ordonne de faire bouillir ce lait et baigne-toi dedans. Le roi fit appeler son jeune ministre et il lui ordonna de prendre le bain le premier. Le bon gaillard versa des larmes amères. Il alla vers le petit bossu et tomba à genoux : ? Maintenant, ma fin est arrivée. Et le petit cheval en réponse : ? Je t'avais dit : «Ne touche pas à cette plume... il y aura du malheur !» Et voilà, c'est arrivé ! Bon, rien à faire, il faut te tirer d'embarras. Monte sur moi, allons au lac, cueille la même herbe que les juments mangent, fais-en une décoction et barbouille-toi de la tête aux pieds. Le bon gaillard fit tout ce que lui avait ordonné le petit bossu. Puis, il revint, se jeta dans le lait bouillant, nagea au milieu du chaudron, prit son bain... Cela ne lui faisait rien. Demoiselle-roi ordonna de réchauffer le lait. Lorsque le lait se remit à bouillir, le petit cheval plein d'entrain se précipita vers le chaudron, par trois fois il but et il bouscula le bon gaillard. En sortant de son bain de lait brûlant, celui-ci était devenu un homme superbe, d'une telle beauté qu'on ne peut ni la raconter dans un conte ni la décrire de sa plume. Le roi vit que son ministre était sain et sauf, il prit son courage à deux mains et se jeta lui-même dans le chaudron... et à la minute même, il fut cuit. Demoiselle-roi sortit de ses appartements prit le bon gaillard par la main et dit : ? Je sais tout. Ce n'est pas le roi, mais toi qui as fait mes volontés. Je me marierai avec toi ! Et le lendemain, ils firent des noces mémorables.