Comme le jeune circoncis ou la mariée, la parturiente, est une personne fragilisée par son état. On pense que la femme qui accouche est toujours en danger, non seulement au cours de l'enfantement, mais aussi au cours de la convalescence qui dure, partout quarante jours, soit la durée des lochies ou écoulement sanguinolent utérin, qui invalide le jeûne du ramadan et l'accomplissement des prières et interdit les rapports sexuels. En Kabylie, on dit que «la tombe d'une parturiente est ouverte pendant quarante jours». La parturiente est encore la proie des démons qui essayent de profiter de sa fragilité pour tenter de la posséder. C'est pourquoi des mesures propitiatoires sont prises : coran placé sous l'oreiller, objets en fer, comme les couteaux ou les serpes, gobelets d'eau, surtout s'il s'agit de l'eau du puits de Zemzem, ramenée de la Mecque, etc. La parturiente subit, tout au long de sa convalescence, une sorte de réclusion, et faire semblant d'être malade pour ne pas exciter les envieux qui lui jetteraient le mauvais œil. A Ouargla, le premier accouchement se faisait généralement chez les parents de la femme. Après l'enfantement, elle reste sept jours chez ses parents. Au moment de retourner chez son mari, elle s'entoure de fumées d'encens (lebkhur) et elle prend avec elle une canne en roseau, pour chasser les mauvais génies.