Quiétude n Il est 14h20. Le calme règne au centre de séjour de solidarité de Messelmoune (Gouraya) qui se trouve à l'école primaire Ahmed-Azibi à l'entrée de la ville et à seulement 150 m de la plage. Les enfants font la sieste après avoir profité de la plage durant la matinée et d'une séance de relaxation. Transformées en dortoirs, les classes sont parsemées de matelas formant un «U» où les 180 enfants dorment et passent un séjour inoubliable. La première des animatrices, Khadidja d'El-Bayadh, se lève rapidement pour nous souhaiter la bienvenue avec son accent de l'Ouest. Cette «Tata» des Hauts-Plateaux n'a pas cessé de séduire les enfants «par sa douceur et sa bonté» comme nous le disait la petite Imène de Bou Ismaïl, surnommée «pousticha», où vieille sorcière (en arabe) parce qu'elle se produisait lors des soirées «sketchs» en tenue noire de sorcière. Khadidja, 28 ans, est venue le 1er juillet d'El-Bayadh. Elle travaille comme aide éducatrice dans sa ville dans le cadre du filet social et aimerait être titularisée pour subvenir aux besoins de sa famille. Habituée des colonies, elle a ramené son matériel de travail depuis El-Bayadh pour faire plaisir aux enfants. «Ces tenues viennent de la friperie. J'ai acheté à des prix raisonnables des souliers, des pantoufles et des tenues de clown pour adultes et enfants, car j'adore faire plaisir aux enfants que j'implique dans les soirées et activités quotidiennes pour leur permettre d'extérioriser toute leur énergie et leurs dons», explique-t-elle. Agé de 4 ans et demi, Mohamed Hamdaoui de Blida a dansé sans aucun complexe devant ses amis. «Je suis très bien ici et j'adore chanter Kane yamakane», nous dit-il. Waïl, 4 ans, vient de Ksar El-Boukhari (Médéa). Il formule un seul vœu : «Je veux habiter à Alger et avoir la mer à la maison». Quant à Fawzi, 8 ans, il se dit fasciné par les veillées et les plongées. Surnommé Chico (le gosse), il reconnaît avoir appris beaucoup de belles choses dans cette colonie. «Les enfants arrivent ici en pleurant, car ils se retrouvent loin de chez eux et en repartent en pleurant car ne voulant pas quitter le centre, leurs amis et les animateurs», commente Khadidja. Celle-ci n'est pas seule, mais elle partage sa tâche avec d'autres animateurs comme Nadia, Nacer, Lounès, Hacène, Bachir et les autres qui se sont dévoués au service de cette innocence, victime de la tragédie nationale, pauvre ou handicapée. Ensemble, ils animent des activités thématiques qui «incitent les enfants à cohabiter et surtout à s'entraider», commente le directeur du centre, Mohamed Boutiba qui travaille avec le secteur de la solidarité pour la première fois en 20 ans d'expérience en colonies de vacances. Le centre de Messelmoune, pour rappel, a accueilli 230 enfants durant la 3e session qui s'est étalée du 1er au 17 août. Ils sont venus de Bouira et Bordj Bou-Arréridj et ont été encadrés par un staff de 33 personnes dont 22 animateurs, un médecin et une psychologue.