Hier, lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a insisté pour que les pratiques illégales des commerçants – surtout en cette période de ramadan – soient combattues par tous les moyens. Il a cité le recours aux imams pour la sensibilisation des citoyens. En présidant, hier, mercredi, le Conseil des ministres, le président de la République s'est exprimé sur un dossier sensible : la flambée des prix en ces premiers jours de ramadan. Après avoir entendu une communication du ministre du Commerce relative à la régulation et au contrôle du marché pendant le ramadan, le Président a réagi en insistant sur la nécessité de faire face aux pratiques illicites caractérisant nos marchés ayant engendré cette hausse des prix. «La situation du marché à laquelle sont confrontés nos citoyens chaque année à l'avènement du mois sacré interpelle d'autres acteurs dont les imams qui doivent sensibiliser les citoyens, et les producteurs agricoles et les éleveurs qui, en contrepartie des importantes aides que leur accorde l'Etat, doivent veiller à produire plus et à couvrir davantage un approvisionnement de la population à des prix justes, y compris en s'impliquant dans la régulation et la distribution», a fait remarquer le Président Bouteflika dans sa déclaration reprise par l'APS. L'appel lancé par Bouteflika à l'égard des membres influents dans la société comme les imams pour intervenir afin de combattre les pratiques illicites et la spéculation dans les marchés se veut un constat des difficultés que rencontrent les services de l'Etat pour parvenir à réguler le marché et faire face à ces augmentations des prix difficiles à expliquer au citoyen. Le chef de l'Etat a reconnu que «dans les conditions actuelles, la maîtrise de la régulation du marché, notamment à l'occasion du ramadan, a révélé ses limites, face aux effets de la libéralisation incontrôlée des circuits de distribution, aggravés conjoncturellement surtout, par des pratiques spéculatives et parasitaires au détriment des citoyens et à l'encontre de la portée spirituelle du mois de ramadan». Pour faire face à ces pratiques illégales, M. Bouteflika, a exhorté à l'occasion, les services de contrôle à jouer désormais et d'une manière convenable leur rôle sur le terrain et que la liberté du commerce ne devra pas être un prétexte pour les commerçants qui se croient libres d'augmenter les prix quand ils veulent. «J'entends qu'aucune règle de liberté du commerce ne soit invoquée à l'avenir pour justifier la limitation des capacités de l'Etat à imposer des pratiques commerciales loyales et à réprimer les spéculations qui nuisent aux citoyens. Les moyens requis seront mis à la disposition des services de contrôle commercial, mais ces derniers devront assumer leurs responsabilités entières et reprendre la situation en main», a déclaré le président.