Les télévisions arabes comptent sur l'explosion du nombre de feuilletons pendant la période du ramadan pour compenser les pertes dues à la crise financière. Pas moins de 60 feuilletons sont actuellement diffusés par 400 chaînes pendant ce mois certes sacré, mais synonyme de rude concurrence entre des chaînes qui se battent à coups de grosses productions et de grands noms pour attirer les annonceurs. Le ramadan «est le mois le plus attractif pour les publicitaires», affirme le critique de télévision Adel Abbas. Le budget alloué aux publicités en Egypte est d'environ 500 millions de livres (100 millions de dollars) pour la seule période du jeûne, soit 40% du budget annuel. Selon des experts, 30 secondes de publicité coûtent en moyenne 3 362 dollars pendant le ramadan cette année. Mais avec la crise, disent-ils, le marché de la publicité a baissé. Les grandes télévisions, comme la chaîne à capitaux saoudiens MBC 1, comptent donc sur cette période pour redresser leurs recettes publicitaires alors qu'une heure de production, tous programmes confondus, coûte 70 000 dollars. Le magnat égyptien de la publicité Tareq Nour a même créé une chaîne qui n'existera que le temps du ramadan. Mais cette profusion de moyens provoque la colère de certains dans la région. Ils jugent que le petit écran fait une concurrence déloyale aux aspects spirituels du mois de jeûne musulman.