Diplomatie n Le Président syrien, Bachar al-Assad, a affirmé, hier, que la stabilité en Irak était dans l'intérêt de la Syrie, quelques jours après des attentats meurtriers à Bagdad qui ont suscité une crise politique entre les deux pays. M. Assad a souligné, lors d'un entretien avec le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana, «la nécessité de parvenir à la réconciliation nationale en Irak afin de réaliser la stabilité et la sécurité dans ce pays», estimant que cela allait «dans l'intérêt de la Syrie», selon l'agence officielle Sana. M. Solana est arrivé, hier, à Damas, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient, au moment où les efforts internationaux s'intensifient pour relancer les négociations israélo-palestiniennes. L'Irak a demandé, il y a quelques jours, à la Syrie, l'extradition de deux Irakiens suspectés d'être impliqués dans deux attentats qui ont fait 95 morts et 600 blessés dans la capitale irakienne le 19 août. En début de semaine, l'Irak a rappelé son ambassadeur à Damas et la Syrie a répliqué plus tard en rappelant son représentant à Bagdad. Le gouvernement irakien a posé jeudi comme préalable à une normalisation de ses relations avec la Syrie, que Damas lui remette les personnes suspectées de planifier des attentats sur son sol. Par ailleurs, rencontrant également, hier, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, le président syrien a exprimé le souci de son pays de préserver les relations avec l'Irak, dans l'intérêt des deux peuples. «L'Iran et la Syrie condamnent les attentats terroristes de Bagdad et expriment leur attachement à l'unité et à la stabilité de l'Irak», a indiqué l'agence Sana au terme de cet entretien. Selon l'agence, le Président Bachar al-Assad a exhorté les autorités irakiennes à fournir à Damas «toutes les preuves en leur possession sur les accusations à l'encontre de la Syrie». M. Mottaki, dont la visite en Syrie n'avait pas été annoncée préalablement, avait effectué samedi un bref passage à Bagdad au cours duquel il a affirmé que la sécurité de l'Irak et celle de la région étaient intimement liées. Le ministre iranien était venu à Bagdad pour présenter ses condoléances après le double attentat meurtrier du 19 août, puis s'était rendu à Najaf pour assister aux funérailles du dirigeant chiite irakien Abdel Aziz al-Hakim. «Nous avons discuté des tensions avec la Syrie car l'Iran est l'ami des deux pays, mais nous n'avons pas proposé leur médiation», avait, pour sa part, assuré son homologue irakien Hoshyar Zebari. A la suite de cette crise, le ministre turc des Affaires étrangères a quitté ce lundi Ankara pour l'Irak puis la Syrie pour tenter de réconcilier les deux voisins de la Turquie. Ahmet Davutoglu doit rencontrer le Président syrien, Bachar al-Assad et son homologue, Walid Mouallem, à Damas et aura des entretiens avec le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, et son homologue, Hoshyar Zebari, à Bagdad.