Alger s'offre le deuxième plus grand carnaval du monde après celui de Rio de Janeiro, au théâtre de Verdure. A quelques heures du spectacle, Arts et Culture décide que l'entrée est gratos. Mais les spots diffusés à intervalle régulier sur la radio n'ont pas convaincu grand monde. Les gradins sont restés désespérément vides, 200 spectateurs tout au plus, pour un spectacle géant qui valait, pourtant, le déplacement. Quoique le malaise se faisait sentir : un carnaval n'a pas sa place sur une scène, aussi grande soit-elle. Seule la rue peut s'offrir un tel spectacle... d'où le fait que la troupe était réduite à une vingtaine de personnes et à quelques mètres carrés. Mais passons. Alors que les spectateurs bougeaient encore dans tous les sens et chahutaient entre eux, une clameur soudaine se fait entendre. D'abord lointaine, puis de plus en plus proche : des cris et des bruits de tambours et de tambourins. Une reine et un roi font leur entrée. Somptueux. Vêtus de velours, de dorures et de plumes, d'un vert éclatant, ils commencent leur parade suivis de huit musiciens et d'un meneur, sifflet en bouche. Des tambours de différentes tailles raisonnent aux rythmes des Antilles. Musique de fête, de bonne humeur et plutôt contagieuse. Des danseuses s'emparent de la scène, habiles et sensuelles, pour différentes danses et dans différents costumes aux couleurs magiques. Durant une heure et demie, le public se régale, donc de splendides couleurs des tropiques, de costumes aussi différents que censés et de danses antillaises, distillées de pas africains. Ce carnaval, qui fête ses 42 ans, rassemble toutes les communautés caribéennes et draine un million de personnes chaque année. Plusieurs quartiers du centre de Londres sont bouclés, le dernier week-end du mois d'août accueillera le deuxième plus grand carnaval du monde après celui de Rio, mais aussi le plus important d'Europe. Le carnaval de Notting Hill, un quartier de l'ouest de Londres, est, à l'origine, une célébration d'une culture profondément ancrée dans l'après-esclavage. En d'autres termes, l'origine de sa naissance est la présence dans ce quartier d'une importante communauté noire, particulièrement confrontée au racisme et à la ségrégation dans les années 1950, ainsi qu'aux nombreux immigrés noirs venus des Caraïbes et principalement de l'île de la Trinité (Trinidad). Sa naissance, en 1964, a connu un grand succès et est devenu une grande manifestation, reflétant la diversité ethnique et culturelle de la capitale britannique. Le carnaval s'articule généralement autour de 5 thèmes artistiques : « La calypso » (musique traditionnelle de la Trinité), « Les masquerade bands », « Les processions de costumes », « Les steel bands », « Les groupes de percussions des Antilles » et « Les sound-systems », fixes ou mobiles. Alger n'a vu qu'une infime partie de la véritable manifestation et la devise du carnaval, « chaque spectateur est un participant, le carnaval est pour ceux qui osent participer », n'a pas pu s'appliquer dans notre capitale. Tant parce qu'il n'a pas été l'hôte de la rue, que parce que le public n'a pas osé y participer.