n Le transport vers le centre d'Alger à partir de la gare routière n'est pas assuré en cette première soirée de ramadan. Même si l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a mis en place un programme spécial ramadan, ses bus sont invisibles par ici. Renseignements pris, la ligne 8-Mai-1945-Caroubier n'est pas concernée par ce programme de navettes nocturnes. Du coup, les passagers qui doivent se déplacer après le f'tour vers ou à partir de la gare routière, se retrouvent dans l'obligation de se rabattre sur les taxis clandestins. Ceux-ci sont d'ailleurs présents en grand nombre en cette première soirée de ramadan à la sortie de la gare. Comme il y a peu de monde à l'arrêt des bus, ils préfèrent attendre, wait and see comme disent les Anglais. Mais pas pour longtemps. «Alger, Alger, Alger», lance un homme d'une cinquantaine d'années emmitouflé dans une djellaba blanche à la vue d'un couple. Après avoir stationné sa Clio Campus, il descend pour négocier le prix. «Quel est le tarif qui vous arrange ? Faites-moi une proposition», dit-il. Cependant, le couple ne bronche pas. Mais le «clandestin» ne perd pas son temps. Il s'adresse immédiatement à deux jeunes qui venaient d'arriver : «Vous partez à Alger ?» «Oui», lui répondent-ils. «Montez alors.» «Mais tu ne nous as pas dit combien.» «Montez puis on en discutera.» Les deux jeunes déclinent l'offre, préférant connaître d'abord le prix . «300 dinars, ça vous va ?» «Allah issahel (bonne route).» Cette scène va se répéter à plusieurs reprises car l'offre dépasse de loin la demande en cette première soirée ramadanesque. Il est 21h 20 et les taxis clandestins sont encore nombreux à proposer leurs services à une clientèle qui se fait de plus en plus désirer. Et comme un malheur ne vient jamais seul, un bus presque vide se pointe. Les derniers espoirs des «clandestins » viennent de partir en fumée…