Violence n Au moins 22 personnes, dont 18 civils et le numéro 2 des services secrets afghans, ont été tuées, ce mercredi dans un attentat suicide devant une mosquée. «Dix-huit civils ont été tués, dont trois femmes, ainsi que quatre représentants officiels», a déclaré le gouverneur Lutfullah Mashal. Ce mercredi matin, un kamikaze à pied a déclenché sa ceinture d'explosifs devant une mosquée de Mihtarlam, la capitale du Laghman, où venait de se tenir une réunion consacrée à la lutte contre le trafic de drogue et l'insécurité. Le chef du conseil provincial de Laghman figure parmi les victimes, tout comme Abdullah Laghmani, chef adjoint de la Direction nationale de la sécurité (services secrets), «le directeur général du gouvernorat provincial, et le représentant local du ministère des Affaires religieuses», a ajouté le gouverneur lors d'une conférence de presse. «Le chef du conseil provincial de Laghman a été amené à notre hôpital. Il était grièvement blessé et est mort pendant l'opération», a dit Yaqoub Shiwari, médecin à l'hôpital de Jalalab, province voisine de Laghman. Le ministère de l'Intérieur ne pouvait, pour l'instant, fournir de bilan précis ni de détails. «Il y a eu un attentat suicide devant la mosquée de Mihtarlam. Il y a un nombre important de morts civils. Plusieurs représentants du gouvernement ont également été tués», a déclaré le porte-parole du ministère, Zemaraï Bashary. L'attentat suicide a eu lieu alors que les participants en repartaient, devant la mosquée. Plus de 20 personnes ont été tuées et plus de 30 autres blessées», a assuré, pour sa part, le porte-parole de la province, Sayed Ahmed Safaï. Un porte-parole habituel des talibans, Zabihullah Mujahid, a revendiqué l'attentat par téléphone. «Nous avons mené cette attaque. La cible était le chef adjoint des services secrets afghans, Abdullah, originaire du Laghman», a-t-il déclaré. «Abdullah a été tué, ainsi que le chef du conseil provincial, le représentant local du ministère des Affaires religieuses et d'autres représentants gouvernementaux», a-t-il ajouté. Située juste à l'est de Kaboul, et à moins de 100 km de la frontière pakistanaise, la province du Laghman est en général relativement épargnée par les violences, comparée aux provinces voisines. Les talibans et les insurgés du Hezb-e-Islami du chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar y sont les plus actifs. Les insurgés ont de plus en plus souvent recours aux attentats suicide depuis deux ans, alors qu'ils ne faisaient pas partie de la tradition guerrière en Afghanistan, et qu'ils n'ont notamment pas été pratiqués lors de la guerre de résistance contre les Soviétiques (1979-1989). Les kamikazes visent régulièrement les représentants gouvernementaux et les forces de sécurité afghanes et étrangères, mais les civils sont le plus souvent les victimes de telles attaques. Les violences en Afghanistan atteignent depuis plusieurs mois des records absolus depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis.