Convergence n Lors d'une rencontre organisée, jeudi dernier, au siège du FLN, des spécialistes ont plaidé pour l'ouverture du champ audiovisuel. «Il est temps d'ouvrir le champ audiovisuel, car la télévision se trouve actuellement dans une situation de concurrence, imposée surtout par les grandes chaînes arabes. Les Algériens reçoivent plus de 1 000 chaînes chez eux, donc je ne comprends pas pourquoi les autorités refusent toujours d'ouvrir le champ audiovisuel. Il faut donner la possibilité aux Algériens de créer des chaînes privées afin d'attirer les téléspectateurs vers les chaînes nationales», a suggéré, en marge de cette rencontre organisée sous le thème «audiovisuel, présent et perspectives», le docteur Ahmed Adhimi, enseignant à la faculté des sciences de l'information et de la communication de l'université d'Alger.» «Aujourd'hui, nous avons presque une centaine de journaux, donc il faut aussi avoir plusieurs chaînes», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur nous a également expliqué qu'une seule chaîne publique, en l'occurrence l'Entv, ne peut pas satisfaire tous les téléspectateurs algériens et répondre à leurs attentes, d'autant plus qu'elle ne jouit pas d'une totale liberté, alors que les chaînes privées jouiraient, selon le Dr Adhimi, d'une plus grande liberté. A la question de savoir pourquoi les pouvoirs publics refusent d'ouvrir le champ audiovisuel, alors que des investisseurs veulent lancer leurs propres chaînes car ayant les moyens financiers et une longue expérience dans le domaine, le Dr Adhimi explique que la décision revient aux hautes instances de l'Etat. Plus loin, le spécialiste tempère quelque peu son ardeur en indiquant qu'«il ne faut pas ouvrir le champ audiovisuel anarchiquement, mais fixer d'abord des conditions bien précises, car il y a des lignes rouges qu'il ne faut pas franchir, notamment pour tout ce qui touche à l'unité nationale». Le Dr Adhimi estime qu'il faut créer un haut conseil de l'audiovisuel qui doit être composé d'experts et de spécialistes qui se chargera de contrôler ces chaînes. «Il faut donner un agrément de deux ou trois ans pour ces chaînes, et si durant cette période la chaîne n'a pas respecté ses engagements, on doit lui retirer l'agrément. C'est ce qui se fait aux Etats-Unis où il y a un conseil qui est chargé de contrôler l'audiovisuel», a t-il expliqué. En outre, notre interlocuteur a expliqué que l'opinion publique est influencée par les grandes chaînes internationales et c'est ce qui a, selon lui, poussé les Algériens à regarder ces chaînes surtout lorsqu'il s'agit de couverture d'événements importants. «Ainsi, ces chaînes deviennent la source de l'information, donc elles peuvent influencer l'opinion publique algérienne», a-t-il mis en garde. Par ailleurs, les autres intervenants ont appelé les autorités à prendre des décisions afin de développer le secteur de l'audiovisuel qui «connaît beaucoup de difficultés».