Constat n La Télévision algérienne se trouve en décalage des autres télévisions arabes et dans un contexte dépassé par les réalités et les exigences du moment. Plus de quarante années après le recouvrement de la souveraineté du pays et malgré l'essor des nouvelles technologies, la Télévision algérienne, alors qu'elle était une référence en la matière dans le monde arabe et même africain, fonctionne encore sur un modèle archaïque et de fermeture, constituant un frein aux initiatives individuelles et aux aspirations créatrices. L'Etat continue à imposer son monopole sur le champ audiovisuel ; rien à y faire. Ainsi, la Télévision algérienne se trouve en décalage des autres télévisions arabes qui, elles, s'ouvrant au numérique et tenant compte des expériences en la matière menées par les télévisions occidentales, occupent une place considérable et de choix dans le paysage audiovisuel arabe ; la Télévision algérienne se trouve, au vu des mutations observées dans le composite espace audiovisuel arabe, dans un contexte dépassé par les réalités et les exigences du moment. Cela revient d'emblée à constater que la télévision algérienne ne peut, en aucun cas, concourir ni par la forme ni par le contenu dans ce champ audiovisuel en mutation continuelle ; et c'est pour cette raison que nombreux sont les téléspectateurs à se détourner de l'Unique pour s'orienter vers des chaînes plus colorées et plus attrayantes. C'est donc pour les chaînes françaises ou arabes que les Algériens optent. Il se trouve que cet état de fait a des répercussions fâcheuses sur l'identité et la culture algériennes. Ce n'est plus la télévision nationale qui fait le choix et construit la personnalité identitaire de l'Algérien, ce sont plutôt les chaînes étrangères qui aiguillent le téléspectateur dans ses choix et déterminent ses orientations culturelles et idéologiques ; l'on assiste, ces dernières années, à une européanisation et à une orientalisation (mentalement et au plan du comportement) de la société algérienne. L'Algérien perd peu à peu de son algérianité, et ce, à cause de l'obstination de l'Etat à ouvrir le champ audiovisuel au privé, donc à agir en faveur de la promotion de l'histoire et de la culture algériennes et son rayonnement, via le satellite, dans les pays arabes – et pourquoi pas en Occident ? La télévision s'est associée, ces dernières années, avec le secteur privé dans la production de programmes, notamment pendant le mois sacré du ramadan, mais en l'absence de concurrence, donc d'un véritable marché audiovisuel nécessitant tous les critères et les acteurs pour un tel marché, la qualité des produits télévisuels se révèle, chaque année, piètre et dépourvue de goût. Tous les programmes – ou presque – se sont avérés des bides. En attendant une loi mettant enfin fin au monopole de l'Etat sur la communication et l'audiovisuel pour donner libre cours aux initiatives individuelles et créatrices, la Télévision algérienne, qui a perdu, il y a bien longtemps, de son professionnalisme, continue à proposer un habillage et un contenu qui laissent à désirer.