On couvre la marmite contenant le coq noir et les treize hirondelles et on lutte avec de l'argile magique, c'est-à-dire celle sur laquelle on aura récité des incantations. On allume un feu avec du bois de peuplier et on laisse longtemps jusqu'à ce que le contenu soit complètement carbonisé. Quand on retire le couvercle, il faut s'écarter car si la fumée qui se dégage, entre dans les yeux, on perd aussitôt la vue. On laisse refroidir puis on prend les corps des volatiles carbonisés et on les broie de façon à les réduire en poudre. C'est ce produit qui forme la khanqat'iriya. Une fois le produit de la khanqat'iriya obtenu, on récite l'invocation suivante, dite invocation de la khanqat'iriya, dâwat al khanqat'iriya. Cette invocation, adressée à Dieu, a été ainsi traduite par Doutté : «Je t'implore par ton nom antique, ô Toi qui dures, Toi qui ne finiras point, ô Seul, ô Unique, ô Victorieux, ô Eternel, ô Toi qui n'as point engendré, qui n'as point d'égal, ô Maître des maîtres, ô Puissant, ô Toi qui donnes et qui conserves, allèges pour nous les angoisses du Jugement dernier, je te supplie de me soumettre un des serviteurs de ton Nom qui fasse mes volontés car Tu as la puissance en toute chose.» Al-Buni recommande de s'adonner à de longs exercices de piété puis de prendre de la poudre de khanqat'iriya et d'en jeter autour de soi. Il suffit de dire : «Je veux telle et telle chose, je veux acquérir le pouvoir de faire telle et telle chose» et on obtient alors ce que l'on désire comme pouvoir et comme richesses.