Le nom de ce rite magique provient de l'arabe dialectal, h'zeq, «produire un vent par le fondement» ou, en termes plus crus, pétarader. L'épithète, hazzaq, «qui produit un vent par le fondement, péteur» est des plus humiliantes. Elle signifie que celui à qui elle s'adresse est vulgaire ou qu'il ne parvient pas à contrôler ses sphincters. On ne tient pas compte du malade ou du distrait qui se laisse aller : l'action est dégradante, humiliante. Elle n'expose pas à une amende, comme c'est le cas pour d'autres infractions, mais elle est l'objet d'une réprobation générale. La sanction est morale. Un rite magique est spécialement conçu pour provoquer, chez un adversaire, l'incongruité tant redoutée. On se rend auprès d'un magicien qui connaît les formules à prononcer. Il opère sur un petit morceau de bois, imprégné donc des incantations et du nom de celui contre qui elles sont destinées. L'homme, muni de son bois magique se rend dans une assemblée où se trouve son ennemi et le vise en dirigeant le morceau de bois qu'il tient dans le creux de la main. A chaque fois qu'il appuie dessus, l'homme laisse échapper malgré lui le bruit. Il ne revient pas de sa surprise quand un autre bruit se produit, puis un autre et ainsi de suite. Et, plus fort, on appuie sur le bois, plus fort, est l'incongruité. La malheureuse victime du charme finit par se lever et fuir, sous les huées de l'assemblée. Evidemment, il mettra longtemps avant de se produire de nouveau en public !