La littérature oniromancienne musulmane comporte de nombreux récits de mystiques (ou soufis). C'est ainsi qu'avant son initiation, le mystique persan Ruzbahan rêve qu'il est en compagnie de deux hommes très beaux. Il voit une marmite suspendue sur un feu très pur, mais ne dégageant pas de fumée. L'un des hommes déroule une nappe et pose dessus une écuelle. Il prend un pain de froment très pur, le brise et le met dans l'écuelle. Puis il saisit une marmite et verse sur le contenu, une huile si légère qu'elle paraissait transparente. Les deux hommes invitent Ruzbahan à partager avec eux ce repas. Quand ils eurent fini, l'un d'eux lui dit : «Sais-tu d'où vient cette huile ?» Il répondit : «c'est une huile très pure, mais j'ignore sa provenance !» «C'est l'huile de la constellation de la Grande Ourse, spécialement recueillie pour toi !» Ahmed ben Abi ‘Amrân al-Soufi, ‘Uthmân al-Ah'wâl, disciple d'Al-Kharâz, a fait ce récit. «Abû Saïd dormait chez moi lorsque le premier tiers de la nuit fut passé, il s'est levé et s'est mis à crier : «Lève-toi et allume la lampe !» J'ai fait ce qu'il m'a ordonné, il m'a alors dit : «Malheur à toi, je me suis vu comme dans l'au-delà et le Jour de la Résurrection est arrivé. On m'a appelé et on m'a conduit devant mon Seigneur. J'étais tremblant, les cheveux hérissés. Il m'a dit : «C'est donc toi qui m'évoques dans tes chants, Selma et Botheyna ? si je n'avais pas été assuré de ta sincérité, je t'aurais fait subir un châtiment que je n'ai fait subir à personne avant toi !»