Le rite magique le plus connu, en Algérie et au Maghreb, est certainement le rite appelé Khanqatariya. C'est sans doute un ancien rite, mais qui a subi des modifications et qui s'est surtout islamisé. Beaucoup de gens ignorent ce rite, mais le langage populaire algérien utilise ce terme, dans l'expression, yedhrab al-khanqatariya, littéralement, «frapper la khanqatariya», c'est-à-dire user d'un rite magique puissant. Dans son ouvrage de magie, Al-Bouni parle d'une science de la khanqat'iriya comme s'il s'agissait de médecine ou de chimie. Mais on ne manipule pas de produits spéciaux et les indications données font plutôt penser à une recette de cuisine. Il faut égorger un coq noir, en se tournant du côté de la qibla, comme on le fait pour tout égorgement rituel. D'ailleurs l'acte magique est placé sous l'autorité de la religion puisqu'il faut que l'exécutant fasse preuve de piété, en priant et surtout en jeûnant trois jours avant la khanqat'iriya. L'égorgement est rituel mais il est spécifié que le couteau doit avoir deux tranchants : l'égorgement s'effectue avec un tranchant et l'éventration avec un autre. On doit crier alors l'invocation ou daâwa de la khanqat'iriya (voir plus loin). On met ensuite la victime dans une marmite en terre, corps et sang sans rien perdre, ainsi que treize hirondelles que l'on a également égorgées de la même façon.