Le Président afghan sortant, Hamid Karzaï, a annoncé son intention de lancer, s'il est réélu, un «dialogue de réconciliation nationale avec les talibans dans les cent premiers jours» de son éventuel nouveau mandat, dans un entretien publié ce matin dans Le Figaro. «C'est quelque chose que je vais faire dans ces cent premiers jours», a-t-il précisé, en ajoutant : «Pas question d'un dialogue avec des talibans qui ne renonceraient pas à leurs liens avec Al-Qaîda, ou qui refuseraient de reconnaître la Constitution afghane.» «C'est quelque chose que l'Arabie saoudite doit bien retenir», a-t-il observé, en évoquant implicitement le rôle d'intermédiaire que joueraient les Saoudiens auprès des talibans. Il a précisé qu'il était prêt «dès demain, à accorder des sauf-conduits aux talibans pour qu'ils puissent venir négocier à Kaboul». La Commission électorale indépendante (IEC) a annoncé, hier, que Hamid Karzaï restait en tête de l'élection avec 48,6% des votes, d'après des résultats portant sur 74,2% des bureaux de vote.Le chef de l'Etat afghan a accusé, par ailleurs, les Américains de l'«attaquer en sous-main», parce qu'ils l'aimeraient plus «docile». «Ils ont tort, car il est de leur intérêt, en tant qu'amis et alliés, que l'Afghanistan ait un président respecté par son peuple.» «Personne n'a intérêt à ce que le président afghan devienne une marionnette américaine», a-t-il observé.