Identification On les surnomme «les hommes bleus du désert», ces nomades au visage caché par un turban qu?on appelle «litham». Ce peuple, qui n?appartient à aucune nation et qui a bravé les frontières, mène une existence libre, d?où le nom qu?il se donne : «les Imazighène», ce qui se traduit le mieux par «hommes libres». Ils recèlent beaucoup de qualités : endurance, énergie, capacité d?adaptation et la force de surmonter de longues distances. Riches en traditions et d?une grande culture, les Touareg, fiers, le port majestueux dans leur magnifique habit, suscitent un vif intérêt chez Riadh Khodri qui, un jour, a été inspiré par sa muse de l?idée d?organiser un festival consacré à ce peuple d?un courage exceptionnel et d?un caractère tenace, d?une dignité et d?une contenance élevée, d?une authenticité unique et d?un orgueil impressionnant. «Je m?intéresse aux Touareg et à leur culture, et je veux les faire connaître au monde car j?estime qu?ils méritent d?être révélés à la connaissance de tous dans leur authenticité ainsi que dans leur vie quotidienne», explique-t-il. Il ajoute : «J?ai décidé d?organiser un festival (annuel) en septembre 2004 à Clermont-Ferrand, lors duquel je ferai connaître leur culture et leurs traditions, notamment leur musique. Un festival qui présentera diverses manifestations, à savoir débats, conférences, projections, expositions sur l?art et la culture ainsi que sur la vie quotidienne des Touareg? Ce festival offrira également à travers ses différentes activités des occasions de rencontre et de dialogue pour une meilleure compréhension interculturelle.» Et de conclure : «Dans un premier temps, on présentera les Touareg d?Algérie ; dans un deuxième, le festival s?étendra à toutes les communautés targuies, celles du Mali, du Niger et de bien d?autres régions limitrophes.» Le projet est donc né de cette admiration que voue Riadh Khodri au peuple targui car «c?est un peuple unique, authentique, un peuple qui a su apprivoiser son habitat et s?adapter à son destin», dit-il, ajoutant que «les Touareg sont un peuple qui, en dépit d?un mode de vie sobre et rudimentaire, réduit au strict minimum, au gré de l?espace et du climat, s?avère courageux et d?une grande culture». Courageux parce qu?il lutte pour sa survie, malgré les épreuves climatiques. Un peuple d?une grande culture, en effet, parce que son existence, qui nous semble austère, est, en réalité, riche et profonde. Elle est ponctuée de poésies, de chants, de musique et de danse, le tout transportant l?être dans l?immensité du désert à la découverte de ses mystères et à la rencontre des ancêtres, des esprits qui peuplent le silence. Le festival «La rose des sables», qui sera, rappelons-le, annuel, vient, d?une part, faire connaître l?éventail fascinant de la culture targuie, et d?autre part, sensibiliser l?opinion française ? et même internationale ? sur la situation de ce peuple qui, depuis plusieurs décennies, est livré à son sort marqué par la sécheresse et dont la culture est menacée d?extinction en raison de l?humanisation et de la modernisation de l?espace.