Le ministre de la Défense, Mostapha Mohammad Najar, a annoncé hier que l'Iran avait construit un nouveau missile balistique d'une portée de 2 000 km, a rapporté l'agence semi-officielle Fars. “La construction du missile Achoura d'une portée de 2 000 km (...) Fait partie des réalisations du ministère de la Défense”, a déclaré le ministre iranien qui n'a donné aucune autre précision. Le nouveau missile, qui porte le nom de la plus grande cérémonie de deuil des musulmans chiites, a théoriquement une portée suffisante pour atteindre les bases américaines de la région ainsi que le territoire d'Israël, dont l'Iran est séparé par un peu plus d'un millier de kilomètres.Par le passé, l'Iran avait assuré avoir augmenté la portée de son missile Shahab-3 à 2 000 km mais, en septembre dernier, l'armée a montré lors d'un grand défilé annuel un missile Shahab-3 dont le commentateur militaire du défilé a affirmé qu'il avait une portée de 1 300 km seulement. Lors de ce défilé, Téhéran avait également présenté un nouveau missile de longue portée, Ghadr-1 (Puissance) d'une portée de 1 800 km et fonctionnant au combustible liquide, déjà capable d'atteindre Israël et les bases américaines dans la région. Les Occidentaux craignent le développement de l'industrie balistique de l'Iran menée parallèlement à son programme nucléaire. Les Etats-Unis et les pays européens soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Téhéran a toujours démenti, insistant sur le caractère pacifique de son programme nucléaire. Malgré deux résolutions du Conseil de sécurité, l'Iran refuse de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran possède actuellement 3 000 centrifugeuses destinées à enrichir d'uranium. “La République islamique d'Iran ne veut agresser aucun pays mais si notre territoire est attaqué, nous détruirons l'agresseur avec force”, a ajouté M. Najar. Ces derniers mois, les médias américains et israéliens ont fait état de possibles attaques contre les installations nucléaires iraniennes. Le président américain, George W. Bush, a lui-même affirmé à plusieurs reprises que toute les options étaient sur la table même s'il privilégiait la voie diplomatique pour résoudre la crise nucléaire iranienne. R. I./Agences