La dissuasion nucléaire, dans les relations internationales, est un terme qui désigne une stratégie visant à décourager toute possibilité d'action hostile de la part d'une puissance ennemie. Une stratégie de dissuasion réussie implique qu'on puisse mettre l'agresseur potentiel dans un certain état d'esprit. Avec elle, l'arme thermonucléaire qui connaît un saut qualitatif, la fusion nucléaire, permet d'atteindre des niveaux d'énergie sans commune mesure avec les intenses bombardements de la Seconde Guerre mondiale, y compris ceux d'Hiroshima et de Nagasaki. L'arme nucléaire la plus puissante jamais réalisée, la « Tsar Bomba », testée par les Soviétiques le 30 octobre 1961, dégage une énergie approchant l'équivalent de 60 mégatonnes de TNT. Avec une telle arme, il devient techniquement possible, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, de rayer de la carte un pays entier tel qu'Israël, la Belgique, le Danemark, ou de moindre importance, seulement avec une seule bombe. La Russie pourrait fabriquer de nos jours la bombe H, une arme nucléaire de plus de 100 mégatonnes de TNT pouvant rayer pour l'éternité l'Allemagne, la France et l'Angleterre à la fois, une dissuasion qui a fait frémir l'humanité pendant plus de soixante années. On le sait maintenant avec l'ouverture des archives soviétiques, le monde est passé tout près de la catastrophe nucléaire. C'est le moment de la prise de conscience des dangers de la guerre nucléaire, de l'inévitabilité de la détente, voire de la coexistence pacifique et de la nécessité de la maîtrise des armements. C'est également à la même époque que le statut de l'arme nucléaire comme instrument de dissuasion commence à être conforté avec la doctrine de riposte graduée. Alors, les Etats-Unis doivent mesurer les conséquences d'une attaque suicidaire israélienne sur le « bourbier nucléaire iranien », l'Iran maîtrise et manipule le nucléaire depuis 59 ans, bien avant les Français et les Russes, alors les Américains et les Juifs savent à qui ils ont à faire. Avant la date du soi-disant désarmement nucléaire en 1987, on était dans une logique de simple maîtrise des armements. Aujourd'hui, à l'exception notable de la Chine, toutes les puissances nucléaires officielles sont dans une phase de contraction ou de stabilisation de leurs armements nucléaires, mais personne ne sait ce qui se passe en douce. La rupture de l'émergence d'une vision nouvelle de l'arme nucléaire dans les années 1995-1996, a consacré l'idée de ce que l'on pourrait appeler une « exception nucléaire ». C'est l'époque de l'accession de l'ensemble des membres non nucléaires de l'ONU au TNP, de la prorogation du Traité pour une durée indéterminée, de la conclusion du TICE, et enfin de l'avis consultatif de la Cour internationale de justice sur la licité de l'emploi de l'arme nucléaire (qui a eu un impact politique non négligeable). C'est à partir de cette date que les signataires du TNP se sont scindés en deux groupes : l'EDAN et l'ENDAN, ces derniers n'auront pas droit à la dissuasion nucléaire pour se protéger, ni même à l'accès à la technologie nucléaire, ils doivent rentre compte aux premiers par le biais de l'AIEA. D'autres Etats, comme Israël, le Pakistan et l'Inde non signataires du traité de non-prolifération nucléaire, ont créé un groupe rebelle violant la réglementation internationale. Le TNP a été signé par tous les Etats du monde sauf l'Inde, le Pakistan et Israël qui, entre-temps, se sont dotés d'un arsenal nucléaire sans réaction significative des puissances nucléaires reconnues et des instances onusiennes. Il apparaît injuste de menacer l'Iran de sanctions plutôt que d'essayer de l'intégrer dans le concert des Etats œuvrant pour une plus grande stabilité dans cette région, qui en a grand besoin. Au moment où de nouvelles sanctions contre l'Iran sont envisagées par le Conseil de sécurité, les événements de ces dernières années sous le règne de Bush et de Sharon illustrent bien les paradoxes de cette lutte contre la prolifération nucléaire. Une attitude paradoxale des pays de l'EDAN qui laisse à désirer. Sarkozy, le premier opposant au programme nucléaire iranien, adopte l'arsenal nucléaire français aux nouveaux missiles, laboratoires d'essais de nouvelles armes, modernisation des sous-marins lance-engins, etc. La Russie qui n'a pas de position claire envers le nucléaire iranien pour des raisons économiques, vient d'annoncer, non seulement un effort de 145 milliards d'euros dans le domaine de la défense, mais aussi la construction de 50 nouveaux missiles intercontinentaux. Le Royaume-Uni estime aujourd'hui indispensable l'amélioration de sa force nucléaire. La Chine fait un effort considérable dans le domaine de la maîtrise de l'espace. Quant aux Etats-Unis, les leaderships de la campagne anti-iranienne et anti-musulmane, ils n'abandonnent pas le projet de faire de leur pays un « sanctuaire » et la pierre angulaire du néo-colonialisme, ce qui est un facteur déstabilisateur de la dissuasion. Aujourd'hui, ce qu'il est convenu d'appeler le « tabou nucléaire » se renforce de plus en plus. Soixante ans sans emploi de l'arme nucléaire, est un record, cela mérite d'être souligné et de s'assurer d'une « paix nucléaire », même si chaque Etat de la planète était doté de sa propre bombe nucléaire, l'évènement des 60 années mérite d'être fêté. Pour rappel, la tragédie d'Hiroshima a eu pour effet de nous immuniser contre la « phobie du nucléaire » pendant 60 ans, mais si les menaces d'Israël persistent, alors là le contrat d'assurance sera résilié et notre monde disparaîtra, y compris les Etats-Unis et Israël. Il est temps que ces derniers prennent conscience d'une éventuelle catastrophe nucléaire et de mesurer l'intensité et le potentiel de riposte iranien, une attaque suicidaire d'Israël sur l'Iran, telle qu'elle est conçue par le Pentagone, est à écarter définitivement, il se pourrait que les Etats-Unis soient pulvérisés bien avant qu'Israël ne lâche sa première bombe sur l'Iran, ces deux pays se sont fait trop d'ennemis. Sans doute aussi avons-nous eu de la chance, notamment en 1962. A moins qu'il ne faille y voir dans l'absence de conflit Est-Ouest l'intervention de la « Divine Providence » que Jean-Paul II mentionnait dans son testament. (L'Encyclique Pacem in Terris avait d'ailleurs été suscitée par la crise de Cuba.) Mais les faits sont là. L'arme nucléaire n'a pas été employée alors que les tentations n'ont pas manqué. Or, plus le temps passe, plus le tabou nucléaire se renforce. C'est une bonne nouvelle : contrairement à ce que l'on pouvait penser, les nouveaux détenteurs de l'arme nucléaire ont adopté une logique de dissuasion. L'évolution des rapports indo-pakistanais depuis la fin des années 1980 est d'ailleurs parfaitement conforme à la théorie de la dissuasion ! C'est l'une des raisons pour lesquelles la dissuasion nucléaire a toujours été plus efficace que la bombe atomique elle-même et qu'il y a aujourd'hui un « affaiblissement du seuil nucléaire ». Contrairement à ce qui est régulièrement colporté, il n'y a pas d'évolution de la doctrine nucléaire juive vers une « doctrine d'emploi de l'arme nucléaire » contre le monde musulman, sans exclure l'Egypte et l'Arabie saoudite les deux principaux alliés de la cause israélite. Aucune déclaration, aucun texte officiel ne permet de dire que la doctrine américano-israélite a évolué dans ses fondements. En particulier, l'idée selon laquelle les Etats-Unis auraient désormais adopté une logique de « frappe préventive nucléaire » ne repose sur aucun fondement. (En revanche, la préemption a toujours fait partie des options américaines.) Quant aux soi-disant nouvelles armes nucléaires américaines, qui n'existent aujourd'hui qu'à l'état de projet, elles ne seront pas nécessairement de faible puissance, contrairement à ce que l'on a pu lire ici ou là, et surtout, elles sont destinées à une logique de dissuasion sans aucune efficacité. Mais c'est une forme de paradoxe : aux Etats-Unis, la peur du nucléaire reste intacte même si elle ne se présente pas de la même manière qu'au temps de la guerre froide, la population américaine sous tension du 11 septembre vit dans une appréhension continuelle et comme sous la menace d'un épouvantable ouragan, capable de se déchaîner à tout instant par une attaque nucléaire sur leur sol ou une attaque spectaculaire et conventionnelle, il sont devenus vulnérables, leur dissuasion de puissance n'a pas réussi. Et non sans raison, puisque l'armement est toujours prêt. Quand la dissuasion nucléaire perd son efficacité Qu'il y ait des hommes au monde pour prendre la responsabilité des massacres et des ruines sans nombre d'une guerre, cela peut paraître incroyable, pourtant, on est contraint de l'avouer, une surprise, un accident suffiraient à provoquer la conflagration. Encyclique Pacem in Terris, 11 avril 1963. En effet, la plus puissante bombe conventionnelle jamais testée, la fameuse Massive Ordnance Air Blast américaine (Mother of all bombs), est d'une énergie équivalente à la plus petite arme nucléaire jamais réalisée, c'était dans les années 1960, c'est-à-dire une énergie équivalente à 10-15 tonnes de TNT. Mais cette arme miniature (qui équipait notamment le mortier Davy Crockett, ainsi que les Special Atomic Demolition Munitions, « le nucléaire dans un sac à dos » n'est plus en service depuis longtemps et les armes nucléaires les plus petites en service aujourd'hui ont une énergie bien supérieure. Tout cet arsenal nucléaire a était testé sur les humains, aux Balkans, à Ghaza sur des bébés arabes, en Afghanistan, en Irak au Liban, en Afrique noire et partout là où il y a une revendication populaire. Cet armement est bel et bien entre les mains de groupes de résistance arabe (l'AIEA doute beaucoup sur cela). Le retour à la dissuasion par l'arme conventionnelle, la Russie vient de tester la plus puissante bombe conventionnelle de son arsenal et prétendument du monde, ce qui n'a pas laissé les Américains sans voix. Côté russe, on affirme que cette bombe thermobarique, ou à effet de souffle, est comparable à une bombe nucléaire et, surtout, serait quatre fois plus puissante que celle dont disposent les Etats-Unis. Signe de cette performance, la superbombe russe a été surnommée « Père de toutes les bombes », en référence à son homologue américaine, connue sous le sigle GBU-43/B MOAB, abréviation de Massive Ordnance Air Blast Bomb (MOAB), mais que l'on assimile aussi à « Mère de toutes les bombes » (Mother of all bombs) qui fut testée pour la première fois en mars 2003. En réponse à l'essai de la bombe russe, les Etats-Unis ont déclaré qu'ils en possèdent une pire, note la Komsomolskaïa Pravda. Le tabloïd rapporte les propos du général américain Thomas McInerney, ancien chef d'état-major en second de l'armée de l'air des Etats-Unis, tenus sur la chaîne Fox : « Nous avons une bombe de 14 tonnes plus destructrice que la bombe russe et capable de frapper n'importe quel bunker souterrain. » D'après le Moskovski Komsomolets, il s'agirait de la GBU-43 MOP (Massive Ordnance Penetrator), une version modifiée de la MOAB et dont deux essais ont été réalisés en 2004. Outre le fait d'être guidée par satellite, comme la MOAB, cette dernière bombe a une capacité de pénétration jusqu'à 30 m sous le niveau du sol, la même que celle utilisée par l'armée américaine pendant la guerre d'Irak, détruire des bunkers abritant des petits écoliers. Le général Thomas McInerney, qui dirige l'Iran Policy Comittee (Comité d'experts sur la politique à l'égard de l'Iran), s'exprimait sur les scénarios de frappes aériennes contre la République islamique, sans évaluer le risque en cas où il pourrait bombarder plus d'une centaine de sites abritant de grandes quantités d'uranium enrichi. Cela laisse à penser que l'on va combattre les armes nucléaires par des armes conventionnelles, pour déclencher une catastrophe. Alors si même le cycle du nucléaire militaire n'est pas complet, c'est ce bombardement qui va le compléter pour déclencher le « bourbier nucléaire iranien » engendrant la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps. La dissuasion nucléaire rendue incrédible et sans efficacité après la guerre froide, l'attaque israélite sur l'Iran créera la confusion dans un monde nucléarisé qui veut en finir avec les Etats-Unis et Israël. Avant même qu'Israël attaquera l'Iran, ce sont des dizaines de bombes atomiques qui se déverseront sur Israël, l'Occident et les Etats-Unis, ça se sera une guerre sans revendication où régnera la panique et la confusion. De toute façon, tout le monde profiterait de la confusion pour régler ses propres comptes, y compris les résistants arabes. Bref ! la dissuasion nucléaire vient de perdre sa crédibilité auprès des pays visés par les Etats-Unis et l'Occident, elle est devenue obsolète et d'aucune efficacité et c'est le conventionnel qui prendra le dessus. C'est le conventionnel qui a rattrapé par le haut le nucléaire, le spectre d'une attaque suicidaire israélite sur l'Iran s'éloigne, on se demande toujours pourquoi les Etats-Unis ne tolèrent pas leur « bébé Israël » de bombarder la Corée du Nord, le Pakistan ou l'Inde ? Grâce à Dieu, le conventionnel reprend le-dessus sur le nucléaire, c'est aussi une bonne nouvelle ravissante, car dès lors que l'on est dans une logique d'emploi, à effets équivalents, tout chef d'Etat préférera toujours le conventionnel au nucléaire. Alors pourquoi les Occidentaux continuent à faire du nucléaire iranien un sujet tabou, alors qu'il y a d'autres moyens de riposte beaucoup plus efficace et plus décisive qu'une bombe atomique, si ce n'est pas Israël qui prolonge le sursis de la dissuasion nucléaire pour sa survie au milieu des Arabes s'autorégulariser à l'échelle planétaire, le sujet iranien est autre que le nucléaire. La stratégie nucléaire est une « langue morte ». En matière de dissuasion nucléaire, tous les concepts ont été formulés avant 1975. Avant même Hiroshima, l'essentiel était dit. Les physiciens américains – au premier rang desquels Joseph Rotblat, qui fut le seul à quitter le projet « Manhattan » – avaient déjà conceptualisé l'idée de la dissuasion nucléaire dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Et les débats de 1944-1945 sur l'emploi de l'arme future avaient déjà fait apparaître les principaux éléments (dissuasion, démonstration, coercition…) et les principaux débats (faut-il délibérément cibler les populations civiles ?) Rien de nouveau n'est apparu après le milieu des années 1970. En outre, hormis le cas extrême d'un affrontement militaire total entre deux puissances nucléaires majeures, les crises de demain ne se prêteront guère à la mise en œuvre des grilles conceptuelles développées au cours de la guerre froide. Ainsi peut-on dire que si l'arme nucléaire est moderne, parce qu'elle continue à empêcher la guerre entre deux de ses détenteurs, la stratégie nucléaire en revanche est une « langue morte », alors que la fin du conflit Est-Ouest a permis la redécouverte des guerres de manœuvre et de bouclier nucléaire, la stratégie conventionnelle est aujourd'hui redevenue une « langue vivante ». Nous voyons les crises iraniennes et nord-coréennes comme l'avant-garde d'une nouvelle vague de prolifération nucléaire, qui cherchent à affirmer leur identité nationale mais aussi à se prémunir contre la supériorité militaire occidentale et de ses agressions. Le nucléaire rend les nations libres, pour le meilleur et le pire. Mais l'ordre international est contesté par l'arme nucléaire. Cela a été le cas dès les origines. L'ONU est une organisation prénucléaire, la Charte de l'ONU est un document prénucléaire. C'est une coïncidence si les cinq membres permanents du Conseil de sécurité sont aussi les cinq puissances nucléaires au sens du TNP. L'ordre actuel est aujourd'hui contesté et rejeté par l'opinion publique internationale. D'abord, la notion de puissance nucléaire a volé en éclats en 1998 avec les essais indien et pakistanais qui révélaient au grand jour une capacité acquise une dizaine d'années auparavant. Ensuite, des pays non nucléaires revendiquent un statut de membre permanent au conseil. Enfin, certains (l'Inde) ont espéré que leur statut nucléaire leur ouvrirait les portes du Conseil. Et ce sont les Etats de l'Edan qui, au nom d'un TNP qu'ils ne respectent pas, refusent aux autres Etats du monde l'accès au nucléaire civil et militaire et même dans le cas de l'Iran, l'accès à la maîtrise du processus complet d'enrichissement de l'uranium à des fins civiles parce que celle-ci lui permettrait d'avoir accès facilement au nucléaire militaire. Plus paradoxale encore est l'attitude des membres du club nucléaire vis-à-vis des trois Etats rebelles l'Inde, le Pakistan et Israël qui ne veulent plus signer le TNP, parce qu'ils deviennent dissuasifs et sont dotés d'un arsenal nucléaire. Les Etats-Unis viennent de signer un accord avec l'Inde qui prévoit une dissociation entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire de cet Etat. En fait, l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) contrôlera le nucléaire civil suivant les règles du TNP, ce qui permettra à l'Inde de satisfaire à terme ses immenses besoins énergétiques civils, mais l'Inde gardera son autonomie vis-à-vis du nucléaire militaire c'est-à-dire son indépendance dans le développement des bombes atomiques. S'inscrire dans le réseau mondial nucléaire civil permet à l'Inde d'acquérir de l'uranium sur le « marché » et à quelques grands pays fournisseurs d'uranium enrichi notamment : Israël, les Etats-Unis, le Canada, la France et la Russie, et bien d'autres non répertoriés par l'AIEA de profiter de quelques contrats intéressants (centrales nucléaires, etc.) sans oublier quelques juteux contrats d'armements classiques. Notons que quelques spécialistes indiens de la dissuasion n'étaient pas très partisans de cet accord qui freine, d'après eux, l'accès de l'Inde à une « dissuasion minimale crédible ». Il est bon de souligner ici que l'accès à celle-ci signifie essentiellement « capacité de contre-frappe » c'est-à-dire capacité de riposter à un agresseur en lui infligeant des pertes intolérables. Cela est bien autre chose que de disposer de quelques armes nucléaires et exige un effort considérable et de longue haleine non seulement dans le domaine des armes mais aussi dans les domaines des vecteurs et de la maîtrise de l'espace. Inutile d'évoquer le cas israélien. Aucun membre du club nucléaire n'a jamais critiqué l'accès d'Israël au rang de puissance nucléaire, pour de nombreuses raisons d'ailleurs. Le Pakistan pose plus de problèmes pour le club, mais comme il est devenu un allié des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme international, il est aujourd'hui considéré comme un acteur « responsable » dans le concert des puissances nucléaires. Voilà pourtant un Etat qui non seulement n'a pas signé le TNP est en outre le seul, connu à ce jour, à avoir fait commerce de technologies nucléaires avec... la Corée du Nord ! Et voilà que le Premier ministre pakistanais qui estime, bien entendu, que l'Iran ne désirait pas posséder d'armes nucléaires à l'avenir. Il pense quand même qu'une action militaire contre l'Iran serait catastrophique pour la région et il prône le dialogue entre les parties, comme si le Pakistan avait des leçons de sagesse et retenue à donner aux autres comme Israël. Et c'est ainsi que ces trois Etats nucléaires entourant l'Iran bénéficient eux de l'amicale compréhension, si ce n'est l'appui total des membres du club nucléaire départagés sur la question iranienne. L'avenir de l'arme nucléaire se joue en Asie et au Moyen-Orient. C'est là que se trouvent les arsenaux nucléaires incontrôlables en puissance et en nombre (Israël possède plus de 300 têtes nucléaires) ainsi que les principaux risques de prolifération et les risques d'emploi (Israël un Etat rebelle au TNP, menace l'Iran signataire du TNP), c'est dans ces pays qu'on peut s'approvisionner en produit nucléaire à bon prix, sans embêtement. La prolifération nucléaire est assuré par la vulgarisation des armes nucléaires sans risque d'être utilisées, quant à la dissuasion elle a tendance à disparaitre. D'autres armes sont beaucoup plus destructives que le nucléaire et qui font peur. Le nucléaire n'a plus le monopole de dissuasion, bien qu'aucune technologie envisageable aujourd'hui n'ait les mêmes effets physiques et psychologiques. Conclusion L'arme nucléaire reste le monopole des Etats, quant à la dissuasion elle deviendra la propriété du terrorisme.