Le gouvernement n'a rien fait pour soutenir et protéger les PME, déplore le Forum des chefs d'entreprises . «Les PME sont asphyxiées et si des décisions de soutien ne sont pas prises en leur faveur dans les meilleurs délais, on assistera à une mort lente de ces entreprises», a mis en garde, hier, Rédha Hamiani, le président de l'organisation patronale. Le constat établi hier, lors d'une soirée-débat organisée par le Forum des chefs d'entreprises ( FCE) à l'hôtel El-Aurassi, est des plus alarmants. Les patrons ont, alors, appelé les pouvoirs publics à revoir leur copie et venir en aide à ces PME pour être au diapason des évolutions de l'économie mondiale. Sans le soutien financier et logistique de l'Etat et une meilleure prise en charge des PME dans le cadre du programme quinquennal 2009-2014, l'écrasante majorité de ces entreprises privées risque gros. «Les PME sont asphyxiées et si des décisions de soutien ne sont prises en leur faveur dans les meilleurs délais, on assistera à une mort lente de ces entreprises qui constituent, en principe, la composante essentielle du tissu économique de chaque pays», a déclaré, d'emblée, Rédha Hamiani, président du FCE. Il a en outre regretté que les chefs d'entreprises ne soient pas associés au dialogue relatif au développement durable. L'expert Abdelmadjid Bouzidi a, pour sa part, estimé qu'aucun essor économique ne pourrait être réalisé en l'absence d'une large concertation avec les opérateurs économiques nationaux. Il a appelé le gouvernement à agir vite pour protéger les entreprises nationales comme à l'exemple de ce qui a été réalisé par certains pays tels que l'Inde, l'Indonésie et la Chine. «Il faut vite procéder à la formule des trois D : diagnostic, dialogue et enfin décision. Il faut en finir avec le rôle de l'Etat se limitant à intervenir en pompier. D'abord, nous avons besoin de faire un diagnostic des maux qui rongent les PME, appeler les opérateurs à un dialogue serein avant de prendre toute décision de développement économique», a-t-il expliqué. Pour lui, l'absence de concertation représente la cause principale de l'échec de toutes les politiques adoptées jusque-là, de manière unilatérale, par le gouvernement. Les lourdeurs bureaucratiques, les problèmes du foncier industriel et l'inflation, qui est en hausse annuelle de 1% depuis 2005, entravent également l'exploitation idéale du potentiel économique du pays. La politique d'importation démesurée de toutes sortes de produits représente une menace réelle pour les PME dont la plupart sont impuissantes face aux prix concurrentiels des produits émanant de l'étranger. D'une ouverture disproportionnée de l'économie nationale, le gouvernement vient de changer de cap en allant vers une politique de renfermement. Cette tendance s'est concrétisée à travers la loi de finances complémentaire 2009 qui a instauré le crédit documentaire. Les importateurs et autres producteurs nationaux doivent désormais payer cash leurs importations. Cette décision a également provoqué le courroux des chefs d'entreprises. Pour eux, la politique du patriotisme économique n'a pas pris en considération les intérêts des opérateurs nationaux….