R.A. Des experts se sont penchés sur le développement de la PME algérienne et appelé à la création de nouveaux outils pour le contrôle et la mise à niveau, en maintenant que les dispositifs de financement existant sont suffisant et qu'il faut les rendre plus efficace. Les économistes ont également déploré la contribution des entreprises dans la création de richesses et d'emplois en se basant sur des chiffres de l'exportation et de l'économie informelle. En effet, le développement des PME nécessite notamment une lutte efficace contre le marché informel et un soutien accru pour exporter leurs produits, ont estimé hier à Alger les intervenants lors d'une rencontre organisée au centre de presse du quotidien El-Moudjahid sur «les PME en Algérie». La création de nouvelles PME et le développement de celles qui existent déjà exige également une facilitation de l'accès au financement ainsi qu'un accompagnement notamment au cours des premières années de leur création, ont-ils affirmé. Dans se contexte, Nacera Haddad, chef d'entreprise et experte en management, a préconisé l'élaboration d'études afin d'expliquer pourquoi certaines régions de l'Est du pays connaissent plus de création de PME que celles de l'Ouest. Ces études permettront également d'identifier les catégories et les franges de la société (femmes, jeunes...) qui créent le plus de PME en Algérie afin de les encourager et les soutenir. Mme Haddad a également jugé nécessaire d'intégrer la création et le développement des PME dans les programmes de développement des collectivités locales qui doivent, selon elle, contribuer à leur financement et à rendre leur longévité de plus en plus importante. «L'administration doit jouer à la fois le rôle de facilitateur et de contrôleur en faveur des PME», a-t-elle soutenu. Par ailleurs, cette responsable d'entreprise a estimé qu'«il n'est pas utile de créer de nouveaux dispositifs de financement des PME et que ceux qui existent déjà suffisent à condition de les rendre plus efficaces». Pour sa part, Mohamed Khodja, membre du Conseil de la nation et économiste, a souligné la volonté de l'Etat à développer le secteur de la PME pour bâtir une économie durable hors hydrocarbures, estimant impératif d'orienter les investissements consentis par les entreprises vers des créneaux à même de créer de l'emploi, de la croissance et de la valeur ajoutée. Peu d'investissements Il a, toutefois, insisté sur la lutte contre le commerce informel qui, a-t-il dit, «est à l'origine d'une évasion fiscale estimée à environ 170 milliards de dinars par an», et l'accélération de l'application des programmes de mise à niveau de ses entreprises. M. Khodja a également préconisé la création de dispositifs chargés de contrôler l'évolution des PME sur le terrain et garantir une traçabilité des fonds qui leurs sont accordés pour réaliser leurs projets et investissements. De son côté, un commissaire au compte, Djerad Djamel, a dressé un état des lieux de la situation des PME en Algérie qui, a-t-il dit, sont à 90% familiale et ne contribuent qu'un taux insignifiant dans la création de nouveaux emplois et de richesses. Il a également fait savoir que peu de PME algériennes sont spécialisées dans une activité économique ou commerciale précise et que la majorité d'entre elles n'engagent que le minimum de capital exigé par la réglementation en vigueur et n'investissent pas de fonds importants. «Les PME revendiquent davantage de réduction de la fiscalité et des taxes mais ne créent pas en contrepartie de l'emploi et de la richesse et ne s'intéressent qu'aux dividendes», a-t-il déploré. Le programme du gouvernement prévoit la création de 200.000 PME durant la période 2010-2014 devant permettre la création d'un million d'emplois. Ces entreprises vont s'ajouter aux 392.000 PME qui existent actuellement au niveau national et qui emploient près de deux millions de travailleurs, selon des statistiques du ministère de la PME.