L'animal a toujours joué un rôle important dans l'art de guérir. Quand il n'était pas utilisé en magie pour écarter les esprits, on utilisait son corps, certains de ses organes et même ses déjections pour soigner un grand nombre de maladies. Sans faire un relevé exhaustif de l'utilisation de l'animal dans l'art de guérir, voilà quelques traditions, dont certaines nous viennent de la nuit des temps. Les nomades, au Moyen-Orient, comme au Sahara, utilisent, depuis toujours, la graisse d'autruche pour soigner les rhumes et les bronchites, l'œil du faucon, réduit en poudre, soigne les conjonctivites, la bouse de chameau est réputée être un excellent cicatrisant (au Maghreb on remplace la vache par le chameau). Les médecins arabes nous ont conservé un certain nombre de recettes faites avec des organes de l'hyène, animal par ailleurs rebutant : ainsi la moelle, pétrie en boulette dans de la farine d'orge soignerait la rage ; le fiel, mélangé à l'huile de camomille, fournit un onguent contre le larmoiement des yeux ; le cerveau, réduit en poudre, est un puissant aphrodisiaque ; les excréments mélangés à l'huile de myrte, est un bon épilatoire... La chair du chien était utilisée, autrefois, par les Berbères, pour les valeurs prophylactiques qu'elle recèlerait : protection contre les maladies et le mauvais œil notamment, mais on lui trouvait aussi des vertus médicales : elle protégerait contre les maladies épidémiques, notamment la peste et le choléra !