On raconte que Hector Berlioz, le grand musicien français, assistant, un jour, à un spectacle musical, donné par une troupe chinoise, s'est exclamé : «Est-ce de la musique, cet amas de fausses notes ?» Il est vrai que le concert n'était pas de la musique occidentale, telle qu'on l'entendait à l'époque de Berlioz, mais c'était une musique différente et aujourd'hui, on sait que les chinois connaissaient une musique très développée, deux mille ans avant que Pythagore et Lassus, le maître de Pindare ne formulent leurs théories musicales ! on sait que vers 2697 avant J.-C., un ministre du souverain chinois, Houang-Ti, Lin-Sen, a inventé l'octave en douze demi-tons. Chaque demi-ton est associé à un mois de l'année et à des états psychiques. Depuis les temps les plus reculés, la musique a été associée à la médecine pour guérir à la fois les corps et les esprits malades. En réalité le médecin était souvent le sorcier et le prêtre – le chaman – et les instruments qu'il utilise ainsi que les chants sont destinés à établir une communication avec les puissances célestes. Les médecins grecs utilisaient la lyre et l'aulos pour soigner les malades, mais en devenant une discipline scientifique, sous l'impulsion d'Hippocrate et de Galien, elle renonce à la musique pour s'intéresser avant tout au corps. On ne cherche plus, comme autrefois, à établir des rapports avec le cosmos, mais à soigner des organes défectueux et laisse de côté tous les aspects non matériels qui interviennent pourtant dans le processus de la maladie et de la guérison. (à suivre...)