Constat n L'intérêt pour le court métrage est de plus en plus manifeste, mais la présence algérienne dans les festivals reste minime. L'on peut constater d'emblée que ces dernières années, de plus en plus de jeunes passionnés de l'image se livrent à l'exercice cinématographique, et cela à travers la réalisation de court métrages. Celui-ci se révélant en soi une voie aisée au travail de la production. Cet intérêt se traduit effectivement par plusieurs facteurs notamment le financement – il nécessite très peu de moyens – et la liberté de création : les réalisateurs donnent libre cours à leur imagination. Ils ne sont pas contraints de s'accorder à telle disposition ou de se conformer à telle exigence. Il se trouve que toutefois ces jeunes réalisateurs restent cantonnés à l'intérieur de leurs frontières. Rares sont ceux qui sont visibles et présents dans des festivals internationaux. C'est ce qu'a, d'ailleurs, relevé Sébastien Duclocher, coordinateur – et coordinateur artistique – du festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Et de dire : «Pour ce qui est du moins du festival de Clermont-Ferrand, il n'y a pas, en fait, une participation algérienne, contrairement aux jeunes réalisateurs marocains – ou même tunisiens.» S'exprimant sur le genre du court métrage en Algérie, Sébastien Duclocher, pour qui la région du Maghreb connaît un sursaut qualitatif en matière de création, souligne : «Il y a des compétences, des talents et de la création. J'ai assisté, l'été dernier, aux journées cinématographiques de Béjaïa et j'ai pu constater, lors des projections, qu'il y a un réel travail qui est en train de se faire.» Sébastien Duclocher estime toutefois que ce travail doit être suivi et développé, et ce, pour un meilleur échange et une reconnaissance davantage internationale. Car en ce moment, c'est du côté du Maroc que les productions originales viennent. Interrogé, en outre, sur le rôle du festival de Clermont-Ferrand, festival créé dans les années 1980 par de jeunes étudiants, passionnés par le 7e art, Sébastien Duclocher dira : «La particularité du festival, c'est qu'il se déplace à l'étranger et assiste également aux forums et à d'autres festivals internationaux, juste pour voir ce qui se fait en matière de création.» Il estime en effet qu'«une rencontre internationale est importante dans le sens où elle permet aux jeunes réalisateurs de se confronter à autrui et apprendre des uns comme des autres de nouvelles et enrichissantes expériences». Ainsi, le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand se veut ouvert à la création, à la diversité et notamment à l'originalité. Il s'intéresse à l'innovation, à l'hardiesse et à la singularité des films proposés. A signaler que le festival en question a, d'année en année, pris de l'ampleur et une envergure singulièrement internationale, jusqu'à accueillir des films des cinq continents et soutenir la jeune création, Interpellé enfin sur les régions les plus en vogue et jouissant d'une notoriété à l'échelle internationale, Sébastien Duclocher indique : «En ce moment, c'est le court métrage latino-américain et notamment asiatique.» Et ce, tant pour son genre, son originalité thématique que par son langage cinématographique et sa portée esthétique.