Echéances n En Algérie, il y a quatre rendez-vous cinématographiques importants pour les jeunes cinéastes. Les journées cinématographiques de Béjaïa en est un, comme le festival du cinéma arabe qui se tient à Oran et du film amazigh qui, lui, est itinérant. Ces rencontres accordent un intérêt particulier aux courts-métrages. Mais le rendez-vous le plus attendu par cette nouvelle génération de cinéastes, c'est bien le festival de Taghit (wilaya de Béchar), consacré exclusivement aux courts-métrages. Initié par la fondation Fennec d'Or, ce festival d'envergure internationale permet aux jeunes cinéastes algériens – ici, jeune cinéaste ne signifie pas inexpérimenté – de disputer un trophée : le taghit d'or. Si les autres rendez-vous cités précédemment ont pour principal objectif de relancer l'activité cinématographique, le festival de Taghit a, quant à lui, la vocation certes de redonner de l'entrain au cinéma algérien, mais par le biais du court-métrages qui, pour les professionnels, est une pépinière de futurs réalisateurs, voire de professionnels de l'image. Il permet alors aux nouvelles générations de réalisateurs de s'installer et de s'imposer comme tels dans le paysage audiovisuel. Le festival de Taghit – la première édition a eu lieu en 2007 – vient à point nommé. Il vient assurer, prolonger et encourager la pratique cinématographique, même si celle-ci se fait à petite échelle et ne se fait pas dans les mêmes proportions que celle des années 1970 et 1980. En outre, la création d'un tel festival a été notamment motivée par un constat : le court-métrage, qui a connu ces dernières années, notamment depuis 2002, une effervescence bien particulière, devient un genre cinématographique accompli, suscitant, de ce fait, l'intérêt de plus en plus grand de jeunes passionnés et fabricants de l'image. Ainsi, le festival de Taghit se révèle en soi une opportunité pour la jeune génération de cinéastes de se faire valoir, et ce, à travers les performances filmiques qu'elle présente. Il est aussi une manière de pousser nos jeunes cinéastes à améliorer la qualité de leurs films et surtout de mieux représenter l'Algérie. Cela ne peut se faire que si ces jeunes cinéastes s'ouvrent à la création internationale, fassent preuve de maturité et de professionnalisme, et cultivent dans leur travail imagination et créativité.